(SCIENCE) Un nouveau mécanisme a été trouvé contre les maladies nosocomiales

7 janvier 2021 – Les infections bactériennes « persistantes » emmènent à un important taux d’échecs des traitements antibiotiques. Une équipe de chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Rennes et une équipe de Suisse, ont pu mettre en évidence un nouveau mécanisme qui peut expliquer comment la bactérie Staphylococcus aureus (staphylocoque doré) entre en persistance.

On parle de persistance quand des bactéries survivent à des doses d’antibiotiques élevées alors qu’elles n’y sont pas résistantes. Comme une sorte d’hibernation, elles sont persistantes quand leur croissance ralentie dans le but ne pas subir de plein fouet les traitements antibiotiques. Ces bactéries posent un problème de santé publique majeur car si certaines d’entre elles se « réveillent », elles peuvent alors se multiplier à nouveau.

Durant leurs travaux publiés dans la revue Nature Microbiology, les scientifiques du laboratoire « ARN régulateurs bactériens et médecine » de l’Inserm et de l’Université de Rennes 1, sont intéressés au staphylocoque doré qui est tout en haut du podium des pathogènes responsables d’infections nosocomiales.  La bactérie Staphylococcus aureus est, par ailleurs, la cause de bon nombre d’intoxications alimentaires. Les chercheurs qui se sont intéressés à un ARN non codant (ARN non traduit en protéines) des staphylocoques dorés, ont mis en évidence que lorsque cet ARN (nommé antitoxine SprF1) est positionné sur les ribosomes, la synthèse des protéines se voit diminuer lors de la croissance de la bactérie ; elle devient alors insensible aux antibiotique.

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Staphylocoques dorés en vert adhérant à des kératinocytes, en rouge © Inserm/Tristan, Anne

Brice Felden, professeur à l’Université de Rennes 1 précise : « nous mettons en évidence un processus moléculaire guidé par l’ARN où l’interaction entre cet ARN SprF1 et le ribosome est impliqué dans la formation de bactéries persistantes aux antibiotiques, elles-mêmes largement impliquées dans les infections staphylococciques chroniques ». Marie-Laure Pinel-Marie qui a coordonné ces travaux ajoute : « forts de ces résultats, nous souhaitons utiliser et développer des molécules contre les bactéries persistantes en ciblant l’antitoxine SprF1. Cette stratégie vise ainsi à compléter l’arsenal thérapeutique mis à disposition des cliniciens, qui sont de plus en plus confrontés à des maladies bactériennes chroniques ». En ces temps de santé incertaine et, pour certains, de passage dans les services hospitaliers, la recherche fondamentale apporte son lot de solution pour un avenir plus sain dans les hôpitaux.

Thierry Penin (rédaction btlv.fr)

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