11 janvier 2021 – Pour passer d’une partie d’une partie de l’Univers à une autre, la solution serait le trou de ver. Si ces passages spatiaux-temporels existent réellement, au-delà des équations mathématiques, des physiciens vont pouvoir les détecter ! Depuis des dizaines d’années, la théorie de la relativité permet de concevoir la réalité des trous de vers qui pourraient relier des points extrêmement distants de l’Univers, grâce à une pliure. Dans le cas d’un passage de l’entrée à la sortie, le temps s’écoulant plus lentement à la sortie qu’à l’entrée d’après la théorie de la relativité, nous remontrions dans le temps. Au 20ème siècle, pour Einstein et Rosen, les ponts étaient non seulement microscopiques mais également instables : ils pouvaient disparaître en 10 puissance -43 seconde. Certaines solutions théoriques pourraient faire devenir ces portes stables et traversables grâce à de la matière exotique à masse négative gravitationnellement répulsive. En effet, grâce à cette dernière le passage de se refermerait et le trou de ver ne se transformerait pas en 2 trous noirs indépendants.
Après la recherche d’exoplanètes habitables, la course aux trous de vers pourrait être lancée. En effet, des scientifiques américains sont arrivés à modéliser et à simuler le type de signal qu’ils émettraient au LIGO (détecteur d’ondes gravitationnelles) si un trou de ver venait à phagocyter un trou noir. Si les conditions sont réunies, nous pourrions mettre en évidence la présence de ces tunnels spatiaux-temporels dans le cosmos. Il faudrait que le trou noir soit beaucoup moins massif que le trou de ver et que la gorge du trou de ver ait un diamètre 60 fois plus large que la taille du trou noir, d’après les chercheurs. Un des co-auteurs de l’étude a souligné : « bien que les trous de vers soient très, très spéculatifs, le fait que nous puissions avoir la capacité de prouver ou, du moins de crédibiliser leur existence est plutôt cool ».
LE CHANT DU TROU DE VER
Les scientifiques prévoient qu’un trou noir qui spirale autour d’un trou de ver et qui se fait absorber par lui, émet des ondes gravitationnelles singulières, un « son » aigu. Dans le cas de 2 trous noirs qui émettent un signal au moment de leur fusion, si un trou noir est absorbé par un trou de ver, il y aurait interruption du signale du fait de la disparition des ondes de l’autre côté de la porte spatiaux-temporelle. Dans le cas où l’on capterait un trou noir apparaissant d’un tour de vers, le « son » descendrait vers les graves. En théorie, le trou noir pourrait, dès sa sortie se faire re-aspirer par le trou de ver et continuer ces allers-retours jusqu’à ce qu’il soit coincé à l’intérieur. De l’alternance de son aigus et grave, arriverait alors le silence.
LE CENTRE DE LA GALAXIE POURRAIT ÊTRE UN TROU DE VER
Maintenant que nous avons la possibilité de capter les signatures d’un trou de ver, les scientifiques vont pouvoir optimiser leurs détecteurs et patienter jusqu’à ce que l’évènement tant attendu arrive sur leurs écrans. D’ailleurs, dans quelques années, nous pourrons vérifier les calculs et l’hypothèse de Dejan Sojkovic. L’astrophysicien de l’Université d’État de New York à Buffalo annonce : « il est tout à fait possible que SagittariusA* soit un trou de ver : il aurait exactement le même aspect qu’un trou noir depuis l’extérieur, ce n’est qu’en passant son horizon des événements qu’on pourrait voir la différence ». SgA* est 17 fois plus gros que notre Soleil et 4 millions de fois plus massif. Malgré ces chiffres colossaux, il faudra attendre 10 ans pour vérifier l’hypothèse de Dejan Sojkovic. Pour aller plus loin dans la connaissance de l’Univers, voici l’émissions « Univers, trous noirs et espace-temps » avec Jean-Pierre Luminet (réservé aux abonnés).
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)