16 octobre 2020 —c’est en région parisienne près des berges de la Seine à Clichy-la-Garenne que des archéologues ont mis à jour un site préhistorique. Contrairement au mystérieux site de Derinkuyu en Turquie où l’on n’a retrouvé aucun objet de la présence humaine, là les Néandertaliens ont laissé de nombreuses traces d’outils taillés selon une technologie bien connue.
Ce site néandertalien est le premier découvert depuis le XIXe siècledans les grandes carrières de Clichy-Levallois, il avait permis de révéler l’existence d’une technique de taille de pierre, dite « méthode Levallois ».
On a daté ce lieu du paléolithique entre -350 000 ans et -45 000 ans avant notre ère. En fouillant dans les niveaux les plus anciens, les archéologues ont trouvé des éléments d’une faune associés à des éclats tranchants en silex taillés. Posés à plat, « comme s’ils n’avaient pas bougé depuis », a raconté à Sophie Clément, responsable scientifique du chantier.
LA MÉTHODE LEVALLOIS
Ces éclats tranchants sont typiques de la « méthode Levallois », une technique de débitage élaborée, qui consistait à prédéterminer les éclats de pierre que l’artisan-tailleur allait sortir de la matière première.
La question que se posent les archéologues est de savoir si ce site était un atelier de fabrication, ou simplement un moment précis où des néandertaliens se seraient arrêtés et auraient fabriqué sur place des outils afin de se nourrir sur place.
« Ils maîtrisaient si bien la technologie qu’ils pouvaient se permettre de tailler quelques éclats et repartir en laissant leurs outils sur place… ils n’étaient pas dans une logique de +rentabilité+ qu’on retrouve davantage chez Sapiens », avance l’archéologue.
Les premières observations de cette technique, au XIXe, avaient d’ailleurs surpris, car « on était encore aux prémices de la préhistoire, avec une chronologie biblique, et certains avaient encore une vision très sauvage de l’homme.
Dans une autre couche de ce site on a découvert, un fragment très abimé de défense de mammouth,
on ne sait pas donc de la façon dont il est mort.
François Deymier (rédaction btlv.fr)