(BOTANIQUE) Comme les fourmis, les fougères peuvent former de véritables communautés

8 juin 2021 — Jusqu’à maintenant, une telle organisation avec un partage du travail n’avait jamais été observée dans le monde végétal.

Les fougères, et peut-être d’autres plantes similaires, peuvent  évoluer dans une société complexe et interdépendante, ce qui était auparavant considérée comme le domaine exclusif des animaux tels que les fourmis et les termites.

Le biologiste Kevin Burns de l’Université de Victoria à Wellington en Nouvelle-Zélande a observé des fougères qui se comportaient d’une manière inhabituelle lors de recherches sur l’île Lord Howe (entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Son attention était attiré sur les épiphytes locaux – des plantes qui poussent sur d’autres plantes. En même temps, une des deux espèces l’intéressait particulièrement. C’est une fougère Platycerium bifurcatum qui pousse également dans certaines parties de l’Australie continentale et de l’Indonésie.

“Elles ne poussent jamais seules”, explique Burns, notant que certaines des plus grandes grappes de fougères contiennent des centaines de plantes. Les fougères aux longues feuilles vertes rayées semblaient diriger l’eau vers le centre de la grappe, où les feuilles spongieuses brunes en forme de disque l’absorbaient.

UN TRAVAIL PARTAGÉ

La colonie de fougères rappelait à Burns une termitière avec un garde-manger partagé et une répartition des tâches entre les membres de la colonie. Les scientifiques appellent eusociaux ces types de groupes dans lesquels les générations vivent ensemble et forment des castes, divisées en fonction du travail et des rôles reproductifs. Le terme a été utilisé pour décrire les communautés d’insectes et de crustacés, ainsi que deux espèces de rats-taupes, comme les seuls exemples parmi les mammifères. Burns se demandait si les fougères pouvaient être eusociales ?

L’analyse de son équipe a montré que 40 % des plantes de la colonie étaient incapables de se reproduire. Les tests d’absorption des feuilles ont confirmé que certaines d’entres elles situées au centre absorbent plus d’eau que les feuilles extérieures. Les filets de racines s’étendent sur toute la colonie, ce qui signifie que l’eau des feuilles spongieuses est disponible pour toutes les plantes. Il s’agit d’une division claire du travail, comme chez les fourmis et les termites.

Cela indique que “ce type de transition dans l’évolution ne nécessite pas de cerveau”, explique Burns.

François Deymier (rédaction btlv.fr)

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