CHANGEMENT CLIMATIQUE : le Sahara alterne désert et oasis tous les 20 000 ans

10 janvier 2019 — Le Sahara (en arabe : الصحراءالكبرى al-Ṣaḥrāʾ al-Kubrā, écouter, « le grand désert », en berbère : ⵜⵉⵏⵉⵔⵉTeneré) est un vaste désert chaud situé dans la partie nord du continent africain. Il s’étend sur 5 000 km d’ouest en est, de l’océan Atlantique à la mer Rouge, et couvre plus de 8,5 millions de km21, ce qui en fait la plus grande étendue de terre aride d’un seul tenant dans le monde.Plus largement encore, le Sahara constitue la partie occidentale d’une vaste diagonale sèche qui s’étend des abords du fleuve Sénégal à la Mongolie.

3,6 millions de kilomètres carrés de dunes rocheusesbalayés par les vents,le désert du Sahara se pose aujourd’hui comme l’un des endroits les plus inhospitaliers de notre planète. Pourtant, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) affirment aujourd’hui que le Sahara a tendance à osciller entre désert et oasis verdoyante environ tous les 20 000 ans. Ils s’appuient sur les analyses de couches de poussières sahariennes déposées au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest depuis quelque 240 000 ans.

Maupassant écrivait :« … c’est là un des plus étranges pays du monde. Vous connaissez le sable uni, le sable droit des interminables plages de l’Océan. Eh bien ! figurez-vous l’Océan lui-même devenu sable au milieu d’un ouragan ; imaginez une tempête silencieuse de vagues immobiles en poussière jaune… »

Quand on lit cette prose si belle, les chercheurs, eux, nous ramènent à la réalité des choses : ils soupçonnaient un cycle de 100 000 ans, calqué sur celui des périodes glaciaires. Mais ceux du MIT ont souhaité préciser ces données. Ils ont mesuré les concentrations d’un isotope rare du thorium afin de déterminer la vitesse à laquelle les poussières s’accumulent sur le fond marin selon les périodes.

Le thorium est produit à un taux constant dans l’océan par de petites quantités d’uranium radioactif dissous dans les eaux. Il se fixe aux sédiments en train de couler. Une mesure de sa concentration dans ces sédiments permet donc d’estimer la rapidité avec laquelle les poussières se déposent. Elle donne une idée de l’état du Sahara au fil des millénaires.

« Nous avons découvert que certains pics de poussières résultaient effectivement d’une augmentation des dépôts. D’autres, en revanche, se révèlent uniquement imputables à une acidification de l’océan pendant les périodes glaciaires, une acidification corrosive pour le carbonate de calcium, explique David McGee, professeur au MIT. Nous pensions que le cycle des âges glaciaires était la clé, mais ces travaux montrent qu’il faut plutôt se tourner vers la précession des équinoxes. »

En effet, lorsque l’axe de rotation de la Terre change lentement de direction, l’ensoleillement varie. Ainsi, avec une Terre orientée pour recevoir un maximum de soleil en été, en Afrique du Nord, la mousson locale devient plus importante et le Sahara verdit. À l’inverse, lorsque l’orientation de l’axe de rotation de notre planète limite le flux solaire estival local, le climat devient plus sec et le Sahara redevient désertique.

Henri Coron (btlv.fr/ source MIT News)

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