18 août 2018 : Blanchiment des coraux, algues toxiques, impacsur la pêche… Sous l’effet du changement climatique, les épisodes de canicule marine augmentent et vont se multiplier, menaçant les écosystèmes marins, mettent en garde des scientifiques.
A partir de données satellites mesurant la température à la surface des océans, une étude publiée mercredi dans la revue Nature constate un doublement entre 1982 et 2016 du nombre de jours où la mer était plus chaude que la normale. Ce n’est pas la première fois que les scientifiques constatent que ces vagues de chaleur marine, qui peuvent être liées à la variabilité naturelle du climat, sont plus fréquentes et plus longues ces dernières décennies. Utilisant des modèles climatiques, les chercheurs estiment que ces canicules marines, “essentiellement provoquées par le réchauffement à long terme des océans”, seront encore plus fréquentes, plus intenses et plus étendues, et que cette tendance s’accélérera avec l’augmentation de la température de la planète.
DES CONSÉQUENCES DRAMATIQUES POUR LA VIE MARINE ET LES HOMMES
Les zones les plus touchées devraient être les eaux tropicales du Pacifique Ouest et les océans arctiques, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Si les effets des canicules terrestres sont connus, les réponses possibles des écosystèmes marins aux changements de températures le sont beaucoup moins et leur capacité de résistance et d’adaptation sont ainsi difficiles à prévoir. Mais les chercheurs craignent malgré tout des conséquences dramatiques pour la vie marine et les hommes qui en dépendent. Le mécanisme affectant les récifs coralliens est plutôt bien documenté: sous l’effet notamment du réchauffement de l’eau, les coraux stressés expulsent les micro-algues avec lesquelles ils vivent en symbiose, et blanchissent. Un blanchissement qui les rend vulnérables et peut conduire à leur mort. Mais d’autres recherches sur des événements récents ont aussi montré que ces vagues de chaleur marines ont entraîné des floraisons d’algues toxiques ou une mortalité importante d’espèces de poissons destinés à l’alimentation, “avec des impacts en cascade sur les économies et les sociétés”, souligne l’étude.
Rédaction btlv.fr (source nature)