18 mai 2021 — Des chercheurs ont découvert que l’une des zones de la calotte glaciaire du Groenland est proche d’un point de basculement, après quoi elle commencera à fondre à un rythme rapide, quel que soit le taux de réchauffement dans la région. Et cela n’est pas fait pour nous rassurer.
Cette fonte de la calotte glaciaire du Groenland pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes terrestres. Les chercheurs ont maintenant remarqué que certaines de ses parties ont déjà franchi le seuil critique, après quoi l’accélération de la fonte des glaces peut difficilement être arrêtée.
La couverture de la glace ne peut conserver sa superficie que si la perte de masse qui fond est remplacée par de la neige fraiche. Le réchauffement de l’Arctique perturbe cet équilibre car la neige fond de plus en plus à cause des étés de plus en plus chauds.
UN ÉQUILIBRE FRAGILE
Par manque de tempêtes apportant leur lot de neige fraîche, le Groenland s’assombrit. Un léger changement de couleur qui n’est pas sans conséquence : moins blanc, il réfléchit moins la lumière du soleil, ce qui accélère son réchauffement, selon une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS.
On risque d’atteindre un seuil critique, au-delà duquel ce processus ne pourra plus s’inverser, car avec la diminution de l’épaisseur de la couche de glace, des températures beaucoup plus basses sont nécessaires pour restaurer une stabilité. L’instabilité que les auteurs de la nouvelle étude ont trouvée dans les données sur la fonte et la modification de l’épaisseur de la calotte glaciaire dans le centre et l’ouest du Groenland indique que dans certaines régions, ce seuil critique a déjà été atteint en raison de l’accélération de la fonte des glaciers depuis 100 ans.
DÉRÉGLEMENT CONSÉQUENT DU CLIMAT
L’augmentation de la fonte de surface sera probablement compensée, au moins en partie, par une augmentation de l’intensité des chutes de neige. Cependant, si la calotte glaciaire du Groenland perd de plus en plus de sa superficie, cela aura de graves conséquences pour l’ensemble de la planète.
En cas de rétrécissement de la superficie de la calotte, le niveau mondial de la mer pourrait s’élever de 7 mètres. Sa perte devrait également entraîner un réchauffement climatique en raison de la diminution de l’albédo (fraction de la lumière que réfléchit ou diffuse un corps non lumineux), ainsi que la modification des principaux courants océaniques, des écosystèmes de mousson, des forêts tropicales et des systèmes météorologiques.
François Deymier (rédaction btlv.fr)