14 octobre 2020 – En 25 ans, la Grande Barrière a perdu la moitié de ses coraux, une étude scientifique parue aujourd’hui affirme que le réchauffement climatique serait en train de bouleverser, de façon irréversible, cet écosystème sous-marin.
L’étude publiée dans le journal Proceedings of the Royal Society alerte quant à l’ampleur du déclin de tous les types de coraux.
La Grande Barrière de corail est constituée de 600 espèces de coraux où vivent plus de 1500 espèces de poissons et plus de 5 000 espèces de mollusques. C’est aussi l’habitat d’espèces menacées d’extinction, comme le dugong et la grande tortue verte.
SON STATUT AU PATRIMOINE MONDIAL MENACÉ
Inscrite en 1981 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Grande Barrière pourrait perdre son statut en raison de sa dégradation due en majeure partie à la récurrence des épisodes de blanchissement des coraux, conséquence des bouleversements climatiques.
Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l’eau qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
Le nord de cet écosystème a déjà subi en 1998, 2002, 2016 et 2017 des épisodes de blanchissement inédits. Les derniers dégâts constatés cette année n’ont pas encore été totalement évalués.
10 ANS POUR SE RÉTABLIR À MOITIÉ
La Barrière étant aussi menacée par les ruissellements agricoles, par le développement économique et par l’acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux, l’écosystème demeure en péril…
Le récif le plus spectaculaire de la planète s’étend sur une superficie de 348 000 km2 et outre sa valeur inestimable d’un point de vue naturel ou scientifique, on estime que l’ensemble corallien génère 4 milliards de dollars de revenus pour le secteur touristique australien.
Quand on sait que les coraux qui grandissent le plus vite mettent 10 ans pour se rétablir à moitié, la seule perspective optimiste pour sa sauvegarde et son rétablissement partiel serait que les températures de l’eau se stabilisent au cours du siècle à venir.
Carine Privard (rédaction btlv.fr)