16 février 2021 – Certaines bactéries accélèreraient la fonte de la banquise du Groenland. C’est en tout cas ce que conclut une équipe de chercheurs américains, dans une étude publiée par la revue scientifique « Geophysical Research Letters », le 6 décembre 2020.
Ils y expliquent notamment que les micro-organismes se trouvent en trop grande quantité dans les sédiments de la banquise, ce qui a pour effet de freiner la circulation de ces derniers.
DES FISSURES DANS LA GLACE
En étant stoppés, les sédiments finissent par s’accumuler, dans des proportions bien plus importantes qu’habituellement.
Les traces laissés par ces sédiments sont même visibles à l’œil nu, dans certains endroits. Ces taches sombres, dans un milieu très clair et lumineux attirent à elles plus de rayons lumineux.
Si les bactéries parviennent ainsi à perturber le bon fonctionnement des sédiments, cela s’explique par la présence de fissures dans la banquise, elles-mêmes rendus possibles par les récurrents épisodes de fonte des glaces.
« Nous avions déjà vu que ces tracés contenaient des sédiments lors de survols en drone. Mais nous ne savions pas que ces sédiments étaient aussi nombreux, beaucoup plus qu’ils ne devraient l’être. » explique l’auteur principal de l’étude, Sasha Leidman, chercheur à l’Université américaine « Rutgers », dans le New-Jersey.
My paper on supraglacial streams was just published! Key take-away: deposition of sediment requires the flocculation by cyanobacteria in cryoconite. Translation: If #ClimateChange impacts bacterial health in Greenland, melt rates will also likely change. https://t.co/8sEXaqKDU5
— Sasha Leidman (@SashaScienceGuy) December 10, 2020
UN CERCLE VICIEUX
Si la présence de bactéries au sein de la banquise s’explique par la fonte des glaces, lié au réchauffement de l’atmosphère ; en faisant s’accumuler les sédiments, les bactéries contribueraient à leurs tours à créer plus de réchauffement climatique, et ceci à cause des taches sombres qui concentre la lumière du soleil : la chaleur reste ainsi sur terre, là ou elle est habituellement réfléchie par la blanche banquise.
Toutefois, bien que les données montrent maintenant « que la chaleur est encore davantage absorbée […] c’est difficile de savoir quel rôle cela joue dans le réchauffement climatique », nuance Sasha Leidman.
Samuel Agutter (rédaction btlv.fr)
