4 janvier 2021 – Star incontournable dans nos salons et de nos posts sur les réseaux sociaux, le sapin a brillé tout au long des fêtes de fin d’année. Il est à présent temps pour lui de tirer sa révérence. Vous pouvez bien entendu le déposer à la déchetterie ou dans un point sapin mis en place par votre municipalité. Mais si vous lui offriez plutôt une seconde vie ?
Chaque année en France, 6 millions de sapins naturels sont achetés à Noël ; 1 million de sapins artificiels. Et à ce jour, d’après une étude canadienne Ellipsos, l’avantage dans la lutte pour la réduction de l’empreinte carbone est au sapin naturel : il absorbe du CO2 pendant toute sa période de croissance et il n’émet que 3,1 kg de CO2 pour sa production et son transport jusqu’à nous contre 8,1 kg de CO2 pour son concurrent artificiel. Le sapin « naturel » – majoritairement cultivé dans des pépinières – ne participe pas à la déforestation, de plus, il est biodégradable ou facilement recyclable.
Déclarés biens essentiels le 20 novembre 2020 dans le contexte de crise sanitaire, les sapins ont donc été acheminés par les producteurs pour la plus grande joie des petits et des grands. La tradition veut que ce soit le jour de l’Epiphanie que ces arbres quittent nos foyers. Mais quelle fin pour nos sapins ?
UNE QUESTION ÉPINEUSE
Le sapin non floqué et sans neige artificielle est un déchet vert donc recyclable. Ses aiguilles une fois broyées font un excellent terreau. La recette ? Une couche d’aiguilles, une couche de déchets (légumes, fruits, herbes tondues …), une couche de fumier, le tout à arroser et à retourner régulièrement. Au bout de 9 mois, vous obtenez un compost de qualité. Sinon, plus simple et plus rapide, vous pouvez utiliser les aiguilles pour pailler votre jardin ou vos plates-bandes et ainsi protéger vos cultures et plantes des limaces, du froid ou encore des mauvaises herbes.
Ses aiguilles font également partie des recettes de nos grands-mères : macérées dans du vinaigre d’alcool ménager, vous obtenez une solution nettoyante parfumée et antibactérienne ; infusées dans de l’eau chaude, vous obtenez un bain de pied délassant et revitalisant. A quand le gel hydroalcoolique homemade à base d’épines de sapin ?
BIODÉGRADABLE ET COMESTIBLE POUR CERTAINS
Vous pouvez également offrir votre sapin à des parcs animaliers ou des éleveurs de chèvres. En effet, ces dernières adorent cet arbre, vermifuge naturel qui leur apporte aussi de la vitamine C. C’est ainsi qu’une propriétaire de chèvres en Haute-Saône s’est retrouvée, il y a quelques jours, submergée de conifères de Noël après un appel aux dons sur les réseaux sociaux qu’il avait lancé afin de nourrir ses animaux.
Vous pouvez aussi vous inspirer de l’organisme de Conservation Nature Canada (CNC) qui conseille d’installer son sapin après les fêtes dans son jardin, sur son balcon ou dans sa cour arrière. En accrochant un peu de beurre et de graines aux branches, les oiseaux pourront ainsi se nourrir et s’abriter dans ces arbres. « Dans les 50 dernières années, nous avons perdu 2,9 milliards d’oiseaux en Amérique du Nord » indique Andrew Holland de CNC, d’après une étude publiée en 2019 dans la revue Science. Il explique : « à l’automne, les branches et le tronc de votre arbre commenceront à retourner à la terre ». Le sapin redevient ainsi un refuge pour la faune puis – la terre en faisant son affaire – il enrichira les sols.
Pour prolonger l’esprit de Noël, retrouvez Les Affranchis de l’Info dans l’émission « Pourquoi veut-on croire au Père Noël ? » (réservé aux abonnés).
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)
