11 janvier 2021 — Baptisé Nemo, du nom du capitaine du «Nautilus», le héros du roman de Jules Verne Vingt Mille Lieues Sous Les Mers, c’est le point du globe le plus éloigné de toute terre. Il y a quelques jours les marins du Vendée Globe ont franchi sa longitude, et ils sont maintenant sur le chemin du retour. Ce point est aussi un cimetière où viennent mourir nombre de vaisseaux spatiaux.
Ce point Nemo se trouve au large des côtes de l’Antarctique, de la Nouvelle-Zélande, des îles Piticairn et du Chili. Cet endroit perdu au milieu du Pacifique, appelé « pôle d’inaccessibilité » représente l’endroit le plus isolé du monde, distant de 2.688 km de la première terre émergée, l’île Ducie, un atoll inhabité. « C’est plutôt une zone qu’un point », explique Florent Deleflie, astronome de l’Observatoire de Paris. « Et comme cette zone est très large, elle est la plus propice à ce genre d’opération » ajoute l’astronome, qui précise que « même en cas de chute contrôlée, il reste une incertitude sur le point de rentrée dans l’atmosphère d’engins spatiaux. »
CIMETIÈRE OU DÉCHARCHE ?
Ce lieu est donc utilisé comme décharge, ou cimetière spatia. Il a déjà accueilli 250 à 300 engins spatiaux en fin de vie. Le plus célèbre restant, à ce jour, la station spatiale soviétique Mir de 120 tonnes. Mais aussi la station spatiale chinoise Tiangong-1 en mars 2018.
Aujourd’hui, on l’utilise souvent pour les vaisseaux cargo Progress qui ravitaillent la Station spatiale internationale (ISS) . L’énorme station internationale doit d’ailleurs, elle aussi, finir ses jours au Point Nemo, en 2024. Mais même si la zone est particulièrement déserte, quand un engin spatial va engager sa chute vers le cimetière, le trafic aérien est prévenu, la navigation maritime également pour éviter tous risques de collusions.
François Deymier (rédaction btlv.fr)