26 novembre 2020 – La capsule qui contient les échantillons est bien arrivé samedi à 18 heures 30 (heure de Paris) dans la région de Woomera, au sud de l’Australie. Une boule de feu ressemblant à une étoile filante a traversé le ciel australien ; un commentateur de l’agence spatiale japonaise (JAXA) a déclaré : « elle est enfin de retour après six années ». Hayabusa-2 a réussi une de ces missions en collectant une centaine de milligrammes de particules recueillies sur l’astéroïde Ryugu. Le vaisseau japonais, de la taille d’un réfrigérateur avait été lancé le 3 décembre 2014. Des échantillons précieux avaient été collectés sur l’astéroïde (162173) Ryugu, un objet de type C (carboné).
Récupération des premiers échantillons largués par Hayabusa 2 à Woomera / Crédit JAXA/AP
UN ASTÉROÏDE DE 1 KILOMÈTRE DE DIAMÈTRE
Ryugu avait été découvert en 1999. Il navigue dans le système solaire à une distance aussi éloignée que l’orbite de Mars. Ryugu a une forme de toupie. Il a un épais bourrelet vers son équateur, où l’astéroïde atteint presque 1 kilomètre de diamètre. Parsemé d’un grand nombre de rochers, il est composé de chondrites carbonées, d’après les images capturées par la caméra de MASCOT, l’atterrisseur. Après la visite de courtoisie d’Hayabusa-2, la sonde a pu larguer le week-end dernier ce que Ryugu lui avait offert, lors du rendez-vous à 300 millions de kilomètres.
La capsule s’est posé dans le désert sud australien, après avoir a pu être repérée grâce au signal émis par ses balises. Les échantillons récupérés seront partagés entre l’agence d’exploration spatiale japonaise (JAXA) et la NASA mais aussi par des organisations internationales. Grâce à ces échantillons, les heureux chercheurs pensent pouvoir fournir des indices sur la naissance du système solaire il y a 4,6 milliards d’années.
D’AUTRES MISSIONS DANS L’ESPACE
(© JAXA)
La mission de Hayabusa-2 n’est pas encore terminée et sera prolongée de plus de 10 ans. Elle effectuera une série d’orbites autour du soleil pendant environ six ans pour enregistrer des données sur la poussière dans l’espace interplanétaire et observer des exoplanètes. La sonde s’approchera ensuite de sa première cible en juillet 2026. Tout en restant à une certaine distance de l’astéroïde 2001 CC21, les scientifiques espèrent néanmoins qu’elle pourra le photographier « en passant à grande vitesse ». Hayabusa-2 se dirigera ensuite vers sa cible principale, 1998 KY26, un astéroïde sphérique d’un diamètre de seulement 30 mètres. Lorsque la sonde l’atteindra en juillet 2031, elle sera à environ 300 millions de kilomètres de la Terre. Cette cible pose d’importants défis, notamment parce qu’elle pivote rapidement, tournant sur son axe toutes les dix minutes environ. Hayabusa-2 observera et photographiera l’astéroïde, mais il est peu probable qu’elle se pose et recueille d’autres échantillons, car elle n’aura probablement pas assez de carburant pour les ramener sur Terre. Pour que vous aussi vous pouissiez faire une petite virée dans l’espace, voici l’émission de l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet, interviewé par Bob Bellanca : Espace, Univers et trous-noirs (réservé aux abonnés).
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)