(ESPACE) Des scientifiques ont découvert un nouveau modèle dans un signal répétitif de l’espace

23 MARS 2021 : Lors de sa venue sur BTLV, l’astronome émérite du SETI Seth Shostack, nous rappelait que l’institut captait quotidiennement des signaux venus de l’espace mais qui, après analyses, étaient tous recensés comme venant de la terre. Pollution radio, TV ou CB entre autre. Toutefois, depuis plus d’une décennie, les scientifiques captent aussi des « sursauts radio rapides » (ndlr : FRB) dont ils s’efforcent de percer les mystères. Ces impulsions radio soudaines et inexpliquées sont principalement observées dans des galaxies lointaines. Ces sursauts énigmatiques qui ne durent que quelques millisecondes et se répètent parfois selon des schémas étranges, ont suscité des théories allant des interactions pyrotechniques entre étoiles exotiques jusqu’aux signes d’intelligence extraterrestre.

Malgré toutes ces possibilités, les astronomes ont réussi à sonder une rafale répétée aux échelles de temps les plus courtes jamais vues. Une équipe a étudié sa signature lors de minuscules périodes de seulement 3 à 4 microsecondes par impulsions.

UNE PREMIÈRE

Dans une étude publiée lundi  par Nature Astronomy, nous apprenions que cette analyse sans précédent a révélé une « microstructure » nouvellement observée, ou un modèle de luminosité variable, révélant que cela « peut apporter des indices sur la physique des émissions (FRB). L’équipe dirigée par Kenzie Nimmo, Doctorante à l’Institut Anton Pannekoek d’astronomie de l’Université d’Amsterdam, a obtenu ces données à « haute résolution temporelle » du réseau européen d’interférométrie à très longue base, un vaste réseau de radiotélescopes qui couvre quatre continents. La cible de la chercheuse et de son équipe était les sursauts radio « FRB 180916 », une curieuse rafale répétitive qui fonctionne sur un cycle de 16 jours. FRB 180916 se capte pendant quatre jours, se calme pendant 12 jours avant de se faire réentendre.

« La microstructure à laquelle nous faisons référence dans l’étude que nous avons publiée est que nous observons que la luminosité de la rafale varie sur des échelles de temps de l’ordre de microsecondes », a déclaré Kenzie Nimmo dans un mail.

Kenzie Nimmo

La chercheuse indique qu’elle a également noté que les propriétés polarisées de la salve fluctuent au niveau de la microseconde « Les résultats sont intéressants », a ajouté Nimmo, car ces « variations de luminosité à courte échelle de temps contraignent fortement la taille de la région d’émissions des FRB, ce qui dicte quels modèles peuvent fonctionner pour produire des FRB ». En d’autres termes, l’étude d’un FRB à des échelles de temps très courtes permet de zoomer sur l’espace physique autour de la source inconnue de ces impulsions radio. La résolution en microsecondes obtenue par la chercheuse et ses collègues leur a permis de déterminer que la taille de la région d’émission, c’est-à-dire la zone qui crée ces impulsions, est d’environ un kilomètre.

UN NOUVEAU ET ÉNORME DÉFI

Kenzie Nimmo et ses collègues espèrent pouvoir étudier ces mystérieux sursauts radio à des échelles de temps encore plus courtes, bien qu’elle note que repousser ces limites temporelles impliquera une foule de défis d’observations et de volumes de données. Si la tâche à accomplir semble colossale en terme de défis, le gain pourrait être énorme. Il est possible que cette ligne de recherche révèle que les FRB ponctuels pourraient en fait être des répéteurs, en supposant que les scientifiques puissent les examiner de manière suffisamment approfondie, en plus d’une série d’autres avancées astronomiques possibles.

« Dans notre étude, nous mesurons une plage d’échelles de temps allant de la microseconde à la milliseconde et suggérons que cela pourrait être caractéristique de la répétition des FRB. Concrètement, la recherche sur ces échelles de temps, pourrait être à l’avenir un moyen d’identifier un FRB répétitif (à partir d’un FRB) », a déclaré la scientifique. « Ceci est très important car cela va nous permettre de savoir si les FRB répétitifs et non répétitifs sont la même chose, ou s’ils proviennent de différents progéniteurs », a-t-elle ajouté.

« Avoir des marqueurs pour les distinguer, par opposition à la simple observation de plusieurs rafales, est inestimable à la fois pour notre compréhension de ceux-ci, mais aussi pour aider les observations futures à être plus lucratives en étudiant des sources qui ressemblent à des répéteurs ».

Bob Bellanca (rédaction btlv)

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