23 avril 2021 — Les scientifiques ont découvert la plus grande éruption stellaire jamais enregistrée sur Proxima Centauri. À la suite de cet événement, l’étoile est brièvement devenue 14 000 fois plus brillante.
Proxima Centauri est l’étoile la plus proche de la Terre et c’est une naine rouge autour de laquelle gravite une exoplanète.
Cette éruption Proxima Centauri s’est produite il y a deux ans et a créé un énorme flux de rayonnement ultraviolet. Malheureusement, on sait que ces étoiles sont habituées à de violentes éruptions et les scientifiques se demandent si on pourra trouver des formes de vie sur ces exoplanètes qui seraient en orbite autour d’elles.
Des éruptions stellaires sur des étoiles se produisent régulièrement, mais elles sont souvent assez inoffensives et faibles. Cependant, il y a des cas fréquents d’événements plus destructeurs. Même sur notre Soleil, il y a de graves éjections de masse coronale, à la suite desquelles un flux de matière stellaire et de rayonnement tombe sur la Terre, ce qui provoque une augmentation de la concentration d’isotopes radioactifs dans certaines parties de la planète. De tels événements ont été observés , par exemple, en 774 et 993 avant JC.
SA LUMINOSITÉ DANS L’ULTRAVIOLET MULTIPLIÉE PAR 14 000
Dans la nouvelle étude publiée dans physorg les auteurs ont rendu compte de l’analyse d’une éruption stellaire la plus proche du Soleil – Proxima Centauri. Les auteurs ont observé l’étoile voisine pendant 40 heures à l’aide de télescopes terrestres et spatiaux. C’est au cours de cette période que les astrophysiciens ont pu enregistrer les éruptions les plus puissantes jamais observées. Au cours de cet événement, la luminosité de l’étoile a augmenté de 14 000 fois dans la gamme de longueurs d’onde ultraviolettes pendant quelques secondes.
Ce système stellaire a longtemps été considéré comme adapté à l’existence d’une vie extraterrestre, mais une éruption aussi puissante n’est pas de bon augure pour les organismes qui pourraient habiter des exoplanètes situées autour de Proxima Centauri. Les résultats de la nouvelle étude pourraient changer la façon dont les chercheurs envisagent la physique des éruptions stellaires.
Il a fallu deux ans aux chercheurs pour traiter les informations sur cette éruption, survenue le 1er mai 2019. Cela ne s’est pas accompagné d’un changement significatif de la luminosité dans la gamme de longueurs d’onde visible, mais à la suite de l’événement, les corps célestes entourant l’étoile ont été exposés à des rayons ultraviolets et micro-ondes très intenses. Les signaux micro-ondes aideront les scientifiques à mieux comprendre la physique des éruptions stellaires. Les scientifiques croient actuellement que de telles décharges d’énergie se produisent lorsque des champs magnétiques près de la surface d’une étoile s’ouvrent et que la matière de sa surface est éjectée dans un espace ouvert à grande vitesse.
L’étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters.
François Deymier (rédaction btlv.fr)
