3 décembre — La course lunaire fait toujours rêver, mais beaucoup de promesses, bien peu de résultats depuis le dernier alunage américain en 1972. Les chinois viennent de réaliser cette prouesse cette semaine en posant sur le sol lunaire la sonde Chang’e 5. Ils ont toujours l’ambition d’envoyer des chinois sur la Lune d’ici 2030.
Cette mission est la nouvelle étape du programme spatial chinois, qui avait frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.
Du nom d’une déesse de la Lune selon la mythologie chinoise, la sonde Chang’e 5 a pour mission de collecter environ 2 kg de roches lunaires, en creusant le sol jusqu’à deux mètres de profondeur. Des échantillons qui viennent d’être prélevés avec succès dans une zone jamais explorée, l’océan des Tempêtes (Oceanus Procellarum en latin), une vaste plaine de lave, selon la revue Nature. Ils devraient permettre d’ajouter des pièces supplémentaires au grand puzzle de l’histoire de la Lune.
Le retour des roches sur Terre devrait intervenir avant la mi-décembre, en Mongolie-intérieure (nord de la Chine).
Si le retour sur Terre se déroule sans encombre, la Chine deviendra le troisième pays à rapporter des échantillons de la Lune, après les Etats-Unis et l’ex-URSS.
La dernière tentative était soviétique, avec la mission inhabitée Luna 24, menée avec succès en 1976.
Soulignant le haut niveau de technicité de l’opération, la télévision publique chinoise CCTV a décrit mercredi Chang’e 5 comme l’une des opérations « les plus compliquées et les plus délicates » du programme spatial national.
Au-delà de l’intérêt scientifique de ramener des échantillons, cette mission permet à la Chine de tester des manoeuvres et des technologies cruciales pour mener à bien son projet d’envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2030.
Chang’e 5 a été lancée le 24 novembre depuis l’île tropicale de Hainan (sud de la Chine).

La sonde Chang’e 5 a réussi sa collecte de roche lunaire
(credits China National Space Administration)