(ESPACE) La Terre menacée par une très intense éruption solaire ?

21 décembre 2020 – L’activité solaire s’accélère et des conséquences à la surface de la planète sont à prévoir après que le soleil ne laissait paraître aucune tâche pendant plus de 200 jours à sa surface. Le cycle solaire 25 a commencé il y a un an et, d’après la Nasa et l’Agence américaine d’étude de l’atmosphère et des océans (la NOAA), il se pourrait qu’il devienne un des plus intense jamais enregistré. D’ailleurs, Jocelino Da Luz nous avait prédit qu’il y aurait de forts rayonnements entre Noël et le jour de l’an et qu’il faudrait se protéger du soleil pendant ces quelques jours. Voir les émissions (réservées aux abonnés) : « Prophéties, à quel nouveau monde doit-on s’attendre ? » et « Les grandes prédictions pour notre futur » avec Jucelino Da Luz sur btlv.fr.

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L’astrophysicien Karl Battams, du Naval Research Laboratory qui travaille sur la mission Soho (l’observatoire solaire et héliosphèrique) a expliqué à nos confrères de Futura Sciences : « prédire le comportement à long terme du Soleil reste très compliqué. Si cette prédiction s’avère correcte, ce serait un pas en avant important ». Le lundi 7 décembre, le Soleil a connu une éruption de classe C7.  Les lettres A, B, C, M ou X sont données pour classer les éruptions solaires. Les éruptions de classe X sont les plus violentes. D’une classe à l’autre, l’intensité est multipliée par 10 et dans chaque classe, se trouvent des sous-classes qui vont de 1 à 10. En revanche, la classe X, dite ouverte, a été utilisée pour l’éruption solaire la plus puissante. X28 a été enregistrée en avril 2003.

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Karl Battams précise que « les éruptions solaires et les éjections de masse coronale sont les moteurs de ce que nous appelons la “météorologie spatiale” ». En effet, elles provoquent des tempêtes géomagnétiques qui ont pour conséquence de faire varier brusquement le magnétisme terrestre. Karl Battams souligne : « malheureusement, nous ne sommes aujourd’hui toujours pas en mesure de prévoir ce genre d’événement. » Le 7 décembre, les scientifiques de la NOAA avaient d’abord prévu un avis de tempête géomagnétique du niveau G3 qui n’a été finalement que de niveau G1 (sur une échelle allant de G1 (mineure) à G5 (extrême)). A ce niveau, le champ magnétique n’a pas pu « fissurer » notre bouclier protecteur.

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Karl Battams continue en disant que « ce que nous pouvons dire, c’est qu’un cycle solaire plus actif signifie nécessairement plus d’éruptions solaires intenses et d’éjections de masse coronale importantes et de ce fait, une probabilité plus élevée de voir se produire des tempêtes géomagnétiques ». Il précise : « nous savons également que l’intensité du cycle solaire n’a que très peu d’effet sur le climat. Cela n’a d’impact que sur 0,1 % environ de la production totale d’énergie. Cela ne fait donc aucune différence notable sur les températures qui sont enregistrées sur Terre. » Cependant, cela peut avoir une influence néfaste sur les programmes spatiaux. « La Station spatiale internationale (ISS) est bien isolée des radiations et protégée également par le champ magnétique terrestre. Mais à mesure que l’exploration humaine s’étendra vers la Lune et, espérons-le, Mars, la problématique de la météorologie spatiale va se poser de plus en plus certainement ».

LES CONSÉQUENCES SUR TERRE ?

Des tempêtes (ou orages magnétiques), liées aux variations de l’activité du soleil, en résultent des changements importants du magnétisme terrestre. L’ionosphère excitée (électriquement parlant) peut alors faire varier l’intensité du champ magnétique de la terre, ce qui engendre des orages magnétiques. « De tels événements peuvent affecter nos réseaux de communication et de navigation. Dans des cas extrêmes, ils peuvent endommager les réseaux électriques » explique Karl Battams.

Les inconvénients sont les suivants : satellites malmenés, danger pour les voyageurs de l’espace et, sur terre : dérèglement des GPS, dysfonctionnement des réseaux électriques, bouleversements chez les animaux migrateurs… bref, de quoi en perdre le nord ! Par exemple, des tensions ont été observées sur le réseau de transports d’Hydro-Quebec le 13 mars 1989 ; les systèmes de protection s’étaient déclenchés à 2 h 44. Le Québec a été plongé dans l’obscurité durant plus de 9 heures. L’origine de ces perturbations : un puissant nuage de particules ionisées s’était dirigé vers la Terre après avoir quitté le Soleil à la suite d’une éruption solaire.

En 2003, entre le 19 octobre et le 7 novembre, des contrôleurs aériens auraient modifié la trajectoire de certains avions à cause de perturbations engendrées par de orages magnétiques. La suède avait subi une coupure de courant pendant une heure et des transformateurs électriques avaient été endommagés en Afrique du Sud.

DES TEMPÊTES SOLAIRES HISTORIQUES

Au 19e siècle, d’importantes tempêtes solaires avaient frappé la Terre : « l’événement de Carrington » (du nom de l’astronome Richard Carrington qui décrivit la destruction solaire) de septembre 1859. Un flux massif d’ondes radio, de rayons ultraviolets et de rayons X ainsi que de lumières visibles, arrosa la Terre d’un déluge de protons, d’électrons et de particules lourdes. Des surtensions avaient fait brûler des télégraphes et, côté spectacle, des aurores boréales splendides avaient pu être observées dans le ciel des îles tropicales.

D’après la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) une gigantesque tempête solaire aurait frappé la terre il y a 2610 ans. En effet, des isotopes du béryllium et du chlore ainsi que des résidus radioactifs avaient été repérés dans des carottes glaciaires au Groenland.

BLACK OUT EN 2012

La NASA avait annoncé que les habitants de la planète Terre avaient échappé à une gigantesque tempête solaire en 2012. Le 23 juillet aurait pu être une date à partir de laquelle, et pendant un certain temps, nous aurions dû nous adapter à vivre de la même façon qu’au 18ème siècle. L’économie mondiale en aurait pris un sérieux coup dans l’aile car les dégâts auraient couté près de 2000 milliards de dollars. Parfois les conséquences sont beaucoup plus sympathiques : fin septembre, des physiciens russes ont enregistré un orage magnétique qui a produit des aurores boréales au niveau du cercle polaire. Karl Battams conclu que « les tempêtes solaires ne doivent pas seulement nous effrayer ». Elles provoquent de splendides aurores polaires. « Lors de tempêtes géomagnétiques extrêmes, elles peuvent même apparaître à des latitudes bien plus basses qu’habituellement ».

Pour en savoir davantage sur les aurores boréales causées par les rayonnements solaires, vous pouvez lire l’article de la rédaction btlv.fr : les aurores boréales, la période idéale pour les observer. Et pour en revenir à l’activité solaire, il serait prévu un « grand minimum solaire » jusqu’en 2053

Thierry Penin (rédaction btlv.fr)

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