18 décembre 2020 – Construit entre 2011 et 2016, le plus grand radiotélescope du monde (500 mètres de diamètre) est chinois. C’est dans la province du Guizhou, dans les montagnes vertes de Pingtang, que cette parabole géante, appelé le Fast, a été installé. Pour ce faire, des milliers de villageois ont malheureusement dû être expropriés. En effet, il fallait éviter que le nouveau radiotélescope ne soit parasité par les ondes dégagées par les activités humaines : le site est entouré d’une zone de « silence radio » d’un rayon de 5 km.

Radiotélescope le Faste © FAST Collaboration
Ce géant chinois arrive à point nommé car son prédécesseur, le radio télescope d’Arecibo (305 mètres) s’est effondré début décembre. Même si « cet événement est extrêmement regrettable », Wang Qiming, chef du centre des opérations et du développement du Fast, a déclaré à l’AFP s’être « beaucoup inspiré de sa structure ». Il servira essentiellement à capter les ondes radio émises par les corps célestes et notamment les pulsars afin de reconstituer des images à partir des données recueillies et mieux comprendre l’univers et ses origines. Wang Qiming ne cache pas qu’un autre objectif du Fast et de « détecter d’éventuelles civilisations extra-terrestres » (voir l’article à ce sujet).
TOUS LES ASTONOMES VEULENT UTILISER LE FAST
Grandes comme 30 terrains de football, après 1 an de fonctionnement, les 4.450 panneaux métalliques qui composent le Fast pourront être utilisés par des scientifiques étrangers dès 2021. Sun Jinghai, un des responsables du site explique que « n’importe qui peut demander à utiliser n’importe quel télescope public dans le monde » même si, désormais « il y aura probablement beaucoup de demandes ». Pour sélectionner les futurs projets d’utilisation, un comité décidera « s’il doit être validé » souligne Wang Qiming. Dans le cas, où il y ait des demandes de mesures à distance, « des ingénieurs du Fast les effectueront pour eux et leur transmettront les résultats ». John Dickey, professeur de physique à l’université de Tasmanie en Australie a déclaré à l’AFP : « J’ai vu les résultats obtenus par le Fast jusqu’à présent. Ils sont excellents ». Cet astronome qui a suivi l’évolution du Fast pendant des années souligne : « la Chine est évidemment aujourd’hui un centre mondial de la recherche scientifique, au même niveau que l’Amérique du Nord ou l’Europe de l’Ouest ». Il précise que « les chercheurs y sont aussi avant-gardistes et créatifs ». Le Fast devient le symbole de l’arrivée de la Chine dans la recherche mondiale même si 5 autres radiotélescopes pointent le bout de leurs antennes.
Dans d’autres domaines également, pour moins dépendre des pays étrangers, la Chine a pu depuis 20 ans, se rattraper en matière de technologies : édification du plus grand réseau TGV du monde (plus de 35.000 km), réalisé son GPS le « BeiDou » et commence à rapporter des échantillons lunaires comme nous l’écrivions dans l’article à lire ici.
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)