UNE FRANÇAISE PART SUR MARS : une nouvelle étape avant de repartir sur la Lune ou vers Mars (btlv.fr/source AFP)

14 février 2018 : Il y a 60 ans, les Américains déposaient leur premier astronaute sur la Lune. À l’époque, le monde entier retenait son souffle à chaque lancement de fusée.

Depuis, la conquête spatiale fut relayée au banc des infos de seconde zone. Jusqu’à Thomas Pesquet, les Français ne levaient pas souvent les yeux. Ce qui peut paraître fou quand on sait que chaque jour des hommes et des femmes travaillent dans l’ISS, tout en se risquant dans un environnement hostile. Malgré le peu d’intérêt pour l’espace et sa conquête, de jeunes astronautes ont toujours la foi et l’âme de héros. C’est le cas de Victoria Da Poian, une jeune apprentie astronaute de 22 ans qui démarre samedi une simulation de vie dans une « base martienne » installée en plein désert dans l’Utah, trois semaines d’isolement pour mieux décrocher un voyage sur la Lune, ce qui la rend heureuse « Je pars sur Mars ! ».

LE PROGRAMME

Jusqu’au 11 mars, avec six coéquipiers, Victoria Da Poian, 22 ans, va s’installer, pour la deuxième fois, dans un habitat cylindrique de deux étages et 8 mètres de diamètre. Une « base » grandeur nature installée dans un paysage aride de l’ouest des États-Unis, à quatre heures de route de la ville la plus proche, et géologiquement proche de Mars.

Au-delà d’apprendre à vivre ensemble dans 35 mètres carrés, les sept étudiants ingénieurs de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-SUPAERO) de Toulouse doivent déployer des expériences « réalisables sur la planète rouge » et effectuer des sorties « extra-véhiculaires » en scaphandre. Une mission excitante pour Victoria qui le répète : « Je ne pars pas dans le désert de l’Utah, je pars sur Mars ! ». Une mission importante pour cette jeune femme qui rêve « un peu » d’être astronaute et « essaye d’y accéder petit à petit ».

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UNE TÊTE BIEN FAITE

En plus de ses trois ans de classes préparatoires scientifiques, ses études à ISAE-SUPAERO, son stage à l’Agence européenne de l’espace (ESA) ou bientôt au Centre national d’études spatiales (CNES), l’étudiante parle quatre langues dont le russe, s’est remise au sport il y a deux ans. Et voit dans le fondateur de la société SpaceX Elon Musk « un dieu vivant » : « Je crois vraiment à l’avenir du privé dans le spatial, même si ça peut être dangereux, c’est ça qui va faire avancer », juge Victoria Da Poian. Baptisé Mars Desert Research Station (MDRS), la base installée aux États-Unis abrite un centre d’études sur les technologies spatiales, géré par Mars Society, une organisation internationale à but non lucratif.

CHEF DE MISSION

L’étudiante commandera cette année la mission et aura la charge d’étudier l’impact de l’isolement sur le comportement humain, notamment sur la concentration. « J’ai hâte d’observer les nouveaux, leur adaptation. Ils vont être mes petits cobayes », s’amuse-t-elle. Surnommée dans son école d’ingénieur « le chignon », en référence à sa longue chevelure brune qu’elle relève sur sa tête, elle sera à nouveau cette année la seule femme « à bord ». Elles ne représentent de toute façon que 10 % des effectifs de son école.

« On m’a dit que le premier équipage pour Mars serait exclusivement masculin parce que le système immunitaire des femmes serait un peu moins fort », raconte-t-elle. « J’n’y crois pas trop… enfin, je ne veux pas y croire ! ». « J’ai l’impression qu’on a un seuil de résistance au manque de confort beaucoup plus fort que les garçons », estime-t-elle au contraire, au regard de son premier passage dans la « base martienne » de l’Utah il y a un an.

Pour elle, la vraie difficulté de la mission ne tient ni à la promiscuité, la nourriture lyophilisée ou les séances quotidiennes de gymnastique avant le petit déjeuner. Mais « c’est de ne pas pouvoir sortir s’aérer ».

« Je pense que ma génération verra l’homme poser le pied sur Mars, mais ce n’est pas forcement elle qui le fera », car cela va prendre encore quelques décennies, souligne l’apprentie astronaute. « Il faut pour l’instant privilégier les missions robotiques pour répondre à LA grande question : est-ce qu’il y de la vie sur Mars ? “Gâcher nos chances d’y répondre en envoyant des hommes qui pourraient polluer la planète serait pour elle inadmissible » : « Astronome, c’est un métier scientifique, c’est répondre à des questions ».

Au revoir Indiana Jones. Du coup, la future ingénieure vise plutôt la Lune. Un voyage qui aurait pour but, estime-t-elle, de « préparer celui vers la planète rouge ».

Bob Bellanca (btlv.fr/source AFP)

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