11 août 2020 – Depuis plusieurs jours, un bateau échoué au large de l’île Maurice déverse des tonnes d’hydrocarbure dans les eaux de l’océan Indien. Pire encore, celui-ci menace de se rompre totalement ce qui aggraverait encore plus la marée noire à laquelle les mauriciens sont confrontés.
Il s’agit là d’une catastrophe écologique majeure. Suite à l’accident du 25 juillet dernier au large de l’île Maurice, le Wakashio déverse des tonnes d’hydrocarbure dans l’océan Indien. Une véritable marée noire qui pourrait encore s’aggraver puisque le bateau menace de se briser depuis dimanche dernier.
MARÉE NOIRE
C’est près de 4000 tonnes de pétrole qui se déversent actuellement dans l’eau. D’après les autorités, 1000 se sont déjà échappées de la cale du navire. Tout a été mis en œuvre pour tenter de limiter les dégâts et de contenir la vague noire qui détruit tout sur son passage, la faune comme la flore. Ils ont provisoirement réussi à bloquer la fuite et tentent d’encercler le pétrole pour qu’il ne s’échappe pas plus loin et ne fasse pas plus de dommages.
Mais des fissures ont été découvertes dans la coque du vraquier qui indique que celui-ci est sur le point de rompre. Il serait dans ce cas impossible de stopper l’hémorragie. Pire encore, si tant est que cela soit possible, la zone dans laquelle le bateau se trouve est le récif de Pointe d’Esny. Il est connu comme une zone protégée et classée à l’international, abritant bon nombre d’espèces en danger.
UN ÉLAN SOLIDAIRE
Pour limiter l’ampleur du drame, les civils mauriciens se sont réunis pour tresser des barrages flottants en chanvre qui contiennent autant que faire se peut la flaque d’hydrocarbure. D’autres tentent de récupérer dans des seaux les hydrocarbures directement dans l’eau avec autant de protections nécessaires.
Au-delà de la catastrophe écologique que l’on ne peut plus éviter, une bonne partie de l’activité du pays dépend de l’océan Indien notamment pour la pêche. Si les espèces sont détruites par cette marée noire, c’est tout le pan majoritaire de l’économie mauricienne qui s’effondre. Les locaux expliquent que si cela devait arriver, ils ne seraient plus en mesure de nourrir leurs familles.
L’état d’urgence environnementale a été déclaré par le premier ministre mauricien Pravind Jugnauth qui tente depuis, au travers de réunions d’urgence, de trouver des solutions. Il a notamment remercié la France pour son aide, la France qui vient d’envoyer un avion d’experts au départ de la Réunion. Ils vont travailler aux côtés des scientifiques autochtones.
Margaux Naudin (rédaction btlv.fr avec AFP)
