5 mars 2018: L’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) souhaite bientôt intégrer les jeux vidéos dans la Classification internationale des maladies « CIM) et appelle cette addiction « le trouble du jeu vidéo ». Pour elle, toute personne qui fait passer en priorité le jeu avant ses autres activités en serait atteint. Selon les experts, un individu doit montrer une addiction anormale au jeu pendant au moins un an avant d’être diagnostiqué comme souffrant de ce trouble.
UN DIAGNOSTIQUE À PRENDRE AVEC DES PINCETTES
Tout le monde n’est pas d’accord avec ce diagnostique, surtout la Fédération européenne des éditeurs de jeu vidéo qui explique ceci dans son communiqué du 1er mars: « L’opposition mondiale à la classification controversée et non démontrée de l’OMS du ‘trouble du jeu vidéo’ continue de s’étendre. […] Le processus de l’OMS manque de transparence et de soutien scientifique objectif. Nous insistons sur la nécessité d’y mettre fin.”
Le Dr Luquiens, addictologue, précise également qu’il faut être prudent sur le diagnostique de cette nouvelle forme d’addiction. “On retrouve chez ces joueurs des taux élevés de troubles anxieux et dépressifs. La pratique intensive du jeu pourrait alors être le symptôme d’un trouble mental (anxiété, dépression), voire une stratégie pour sortir de ce trouble mental. Se contenter des données scientifiques actuelles pour fixer notre compréhension du problème purement dans le cadre purement des addictions serait sûrement une erreur qui pourrait biaiser les recherches futures » explique la spécialiste.
Cet appel des éditeurs rassemble également les représentants du secteur aux États-Unis, au Brésil, en Afrique du Sud, en Corée du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Dans la revue scientifique, Journal of behavioral addictions, ils sont trente six chercheurs à remettre en cause la décision de l’OMS.
Affaire à suivre donc…
Claire Younsi (btlv.fr/source AFP)
