7 mars 2025 – L’homme est ainsi fait, il aime avoir peur. C’est surement cela qui pousse les cinéastes à réaliser des films d’horreur et Science of Scare (ndlr : science de la peur) a réalisé une étude sur les films les plus effrayants de tous les temps.
L’établissement du classement a été réalisé suite à une recherche approfondie sur la fréquence cardiaque des spectateurs et l’augmentation du BPM (ndlr : battements par minute) lors du visionnage de films d’horreur. Même si on peut se demander si cette augmentation est-elle vraiment synonyme de “plus terrifiant” ? La question reste ouverte. Ghostface, le célèbre personnage masqué de Scream, pose inlassablement à ses victimes la question : « Quel est votre film d’horreur préféré ? ».
C’est une question subjective, et la réponse est propre à chacun. D’autant que ce qui faisait peur dans les années 70 et 80 fait souvent rire les ados d’aujourd’hui. L’étude Science of Scare, qui en est à sa quatrième édition, a pour but de mesurer le rythme cardiaque de plusieurs centaines de participants regardant des films d’horreur en version originale. Les participants sont équipés d’un cardiofréquencemètre et l’étude se déroule sur plusieurs heures.
Les responsables du projet ont analysé le rythme cardiaque de 250 volontaires afin de noter le degrés de peur et d’en faire un indice. Ce dernier prend en compte la fréquence cardiaque et la variance de la fréquence cardiaque, qui mesure le temps entre chaque battement de cœur. Selon les résultats de l’étude, le film d’horreur le plus terrifiant de l’histoire est le film Sinister, un film d’horreur surnaturel réalisé par Scott Derrickson et sorti en 2012.
En moyenne, le rythme cardiaque des spectateurs a augmenté de 34 % lors du visionnage de ce film, passant de 64 BPM au repos à 86 BPM pendant le film. La scène la plus terrifiante a fait grimper le rythme cardiaque à 131 BPM. La variance de la fréquence cardiaque a diminué de 21 % chez les spectateurs. Ces deux mesures ont permis à Sinister de recevoir un score de peur de 96 sur 100.
LES FILMS D’HORREUR LES PLUS TÉRRIFIANTS
Voici le classement des 20 films d’horreur les plus terrifiants selon l’étude :
1. Sinister
2. Host
3. Skinamarink
4. Insidious
5. Conjuring, les dossiers Warren
6. Hérédité
7. Smile
8. L’Exorcisme d’Emily Rose
9. La Main (Talk To Me)
10. Maison de l’Enfer LLC (Hell House LLC)
11. Conjuring 2 : le cas Enfield
12. It Follows
13. The Dark and the Wicked
14. The Descent
15. Paranormal Activity
16. Mister Babadook
17. Sans un bruit 2 (A Quiet Place 2)
18. L’autopsie de Jane Doe
19. Insidious : Chapitre 2
20. Oddity
Comme on peut le constater, la majorité des films de ce classement sont des films d’horreur récents. Oddity, un film d’horreur sorti en 2024, est le seul film de cette année à figurer dans ce classement. Ce film, qui a été réalisé par Damian McCarthy, est un thriller surnaturel irlandais qui raconte l’histoire d’une médium aveugle enquêtant sur la mort de sa sœur jumelle. Oddity a enregistré un BPM au repos de 64 et un BPM au cinéma de 77, avec un pic de 108. Ce film a récemment remporté le Meliès d’Argent lors du festival du film d’horreur de Lisbonne, MOTELX, récompensant le meilleur film européen.
LES JUMP SCARES
Le projet Science of Scare inclut également dans son étude des films qui privilégient les jump scares (ndlr : sursauts), ce qui est logique étant donné que l’étude se concentre sur le rythme cardiaque. Cependant, bien que les jump scares soient courants, de nombreux amateurs de films d’horreur les considèrent comme une méthode peu originale et facile pour provoquer des frayeurs. Le jump scare est un événement inattendu qui survient soudainement à l’écran, souvent précédé d’un moment de calme, suivi d’un bruit fort et désagréable. Cette technique, bien qu’efficace pour créer une montée d’adrénaline, est souvent perçue comme une simple surprise plutôt qu’une véritable peur. Même si les spécialistes rappellent que bien utilisés, avec parcimonie et habileté, les Jump Scare peuvent ajouter une dimension supplémentaire à un film d’horreur.
Il existe des exemples emblématiques de Jump Scares réussis dans l’histoire du cinéma. Si on remonte le temps, on se souvient que dans “Les Dents de la mer” sorti 1975, le corps déformé de Ben Gardner apparaît soudainement du trou de son bateau coulé. Dans “L’Exorciste III” de 1990, une scène marquante se déroule dans le couloir d’un hôpital, démontrant une maîtrise exceptionnelle du placement de la caméra et de la construction de la tension. Enfin, dans “Seven” de 1995, une toux inattendue crée un choc mémorable. L’étude révèle aussi que les Jump Scare doivent être bien intégrés et de manière réfléchie à l’histoire pour faire provoquer l’effet attendu.
En somme, l’utilisation des Jump Scares nécessite un équilibre délicat. En abuser peuvent les rendre prévisibles et moins efficaces. Tout est une question de dosage. En cette veille de week-end, il ne vous reste plus qu’à choisir le film qui vous fera frissonner de plaisir. Inscrivez-vous à notre newsletter.
Bob Bellanca (rédaction BTLV source Science of Scare)