5 mars 2021 — Avant le cryptage numérique et même l’invention des enveloppes, les expéditeurs de courrier devaient trouver des méthodes originales pour protéger leurs manuscrits des regards indiscrets. Les historiens et les chercheurs n’ont jamais ouvert ces lettres. Désormais, les scientifiques ont pu lire le contenu de ces missives sans les endommager.
Les enveloppes postales n’ont été inventées qu’au XIXe siècle. Cependant, une correspondance existait bien avant leur apparition. Souvent, les expéditeurs de lettres utilisaient une sorte d’origami connu sous le nom de Letterlocking pour cacher le contenu des manuscrits des regards indiscrets. Le papier sur lequel la lettre était écrite était soigneusement plié et parfois (pour plus de sécurité) recouvert de cachets de cire. Pour les historiens modernes, cette approche est devenue un problème – les lettres pliées sont extrêmement fragiles et pour les lire, il faudrait endommager les sceaux et le papier.
Les secrets dévoilés par la radiographie ©DR
LA SAUVEGARDE PAR LA RADIOGRAPHIE
La nouvelle technique de radiographie a aidé les chercheurs à trouver une alternative non invasive pour conserver la forme originale des lettres pliées. Pour la première fois, des scientifiques ont appliqué cette méthode à des lettres de la Renaissance, qui, depuis 1926, sont conservées dans la collection du Musée postal néerlandais de La Haye, aux Pays-Bas.
Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications , des scientifiques ont décrit le contenu de plusieurs de ces lettres. ” Il s’agit d’une demande de Jacques Sennaka du 31 juillet 1697 à son cousin Pierre Le Pérou, un commerçant français à La Haye, une copie certifiée conforme de l’avis de décès d’un certain Daniel Le Pera” , – ont écrit les chercheurs.
Les trois autres lettres scellées ont été lues de la même manière. Pour vérifier le processus, nous avons utilisé des lettres déjà imprimées, sur lesquelles l’algorithme de reconstruction numérique a été formé.
Pour lire les textes, les scientifiques ont utilisé un équipement spécial à rayons X développé pour la recherche dentaire. Le scanner est si sensible qu’il peut afficher la composition minérale des dents.
François Deymier (rédaction btlv.fr)
