17 juin 2021 — Aux États-Unis, des chercheurs de l’Université du Michigan ont imaginé une approche peu commune pour trouver des solutions afin d’améliorer la conservation de la faune : ils ont transformé des escargots en voie de disparition en cyborgs pour suivre leur mode de vie et comprendre comment ils survivent. Les cobayes ont été affublés de minuscules ordinateurs sur leurs coquilles.
Dans les années 1970, des scientifiques ont introduit un escargot prédateur de l’espèce Euglandina rosea dans les îles de Polynésie française. Cela a conduit à un véritable désastre car l’escargot a presque complètement anéanti toutes les espèces d’escargots arboricoles. Seules cinq espèces ont survécu, elles vivaient soit sur les hautes terres, soit dans une zone isolée. Mais seulement une seule race d’escargot le Partula hyalina a pu survivre.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Communications Biology , des scientifiques ont tenté de découvrir pourquoi Partula hyalina a réussi à survivre. Pour ce faire, ils ont utilisé des ordinateurs microscopiques M3. Selon les scientifiques, il s’agit du plus petit ordinateur “complet” capable d’entrer, de traiter, de stocker et de produire des données.
L’escargot Partula hyalina est une espèce protégée, les scientifiques ne pouvaient donc pas capturer un individu et lui installer un ordinateur. Les chercheurs ont contourné le problème ils ont installé le minuscule ordinateur sur les coquilles du prédateur, ainsi que sur des feuilles près de l’endroit où il vit.
Ainsi on a pu découvrir que les deux escargots – Partula hyalina et le prédateur Euglandina rosea sont des nocturnes. Mais la recherche a montré que l’escargot prédateur est plus vulnérable à la lumière du soleil que sa victime Partula hyalina. Donc pour Partula Hyalina il est possible de se déplacer en journée dans des zones ensoleillées, tandis que son prédateur doit rester tapi dans l’ombre. On suppose que les races disparues n’étaient pas dotées de cette capacité.
François Deymier (rédacton btlv.fr)
