4 juin 2020 — Cette malheureuse histoire remonte à 110 millions d’années, un nodosaure de l’espèce Borealopelta markmitchelli (qui signifie “bouclier du Nord”) est en train de manger. Il ne se rend pas compte du danger qui le guette. Il ne voit pas arriver une énorme vague qui l’emporte dans le nord de l’Alberta au Canada. Son corps a été enseveli dans des sédiments jusqu’à sa découverte dans une exploitation minière en 2011.
SON DERNIER REPAS
Une équipe de paléontologues annonce avoir analysé les restes de ce dernier repas, avec la surprise qu’il soit étonnamment bien conservé.
Ils ont découvert à l’intérieur une masse de restes digestifs de la taille d’un ballon de football. Une occasion inespérée pour les chercheurs d’appréhender les habitudes alimentaires de l’animal. Les paléontologues, en fonction des structures dentaires (molaires plates) et en se basant sur ce que mangent aujourd’hui les animaux modernes qui en sont dotés, avaient une idée du régime alimentaire de ces anciens herbivores. Toutefois, ils ne pouvaient déterminer avec précision quels types de plantes ils consommaient.
UN ÉNORME TATOU
On a estimé que l’animal mesurait plus de cinq mètres et pesait environ 1,3 tonne. Il possédait des pics robustes et épais d’environ cinquante centimètres situés sur ses flancs pour le protéger.
En 2017, les premières analyses publiées dans la revue Current Biology, avaient révélé que sa peau était dotée d’un mécanisme de camouflage étonnant. Celui-ci consistait à obscurcir la couleur des parties exposées à la lumière pour être moins visibles. Un mécanisme de défense qui laisse à penser que l’animal devait régulièrement faire face à de redoutables prédateurs.
Des analyses chimiques de composants organiques retrouvés dans ses écailles ont permis de déterminer la pigmentation de sa peau. Ce dinosaure n’était pas gris, ni très coloré. En réalité, il arborait une teinte brun rougeâtre.
François Deymier (btlv.fr/source Curent Biology)
