12 janvier 2021 — Alors que la course mondiale à la production d’un vaccin Covid-19 se poursuit, la Chine semble avoir fait d’énormes progrès, l’un de ses leaders en matière de vaccins, Sinovac, vendant déjà des produits à l’étranger.
Pourtant, les médias chinois consacrent de longs articles à la médecine traditionnelle, affirmant que c’est grâce à elle que le coronavirus a pu être guéri dans le pays. Il sera difficile sur cette question d’avoir un avis définitif.En tous les cas en Chine la médecine traditionnelle reste très populaire.
UNE MÉDECINE MOINS CHÈRE
La médecine traditionnelle, remboursée en Chine et moins chère que les médicaments occidentaux, représente environ « 25 % en valeur » du marché pharmaceutique local, une part « significative » et « stable » ces dernières années, malgré l’ouverture croissante du pays à la médecine moderne, selon John Lin, du cabinet EY-Parthenon à Shanghai. L’État chinois œuvre à sa reconnaissance dans le monde entier et encourage sa modernisation, dans l’espoir de l’exporter davantage, malgré de sérieux obstacles.
UNE MÉDECINE PERSONNALISÉE
L’un des principes fondamentaux de la médecine traditionnelle chinoise, dont les origines remontent à 2 400 ans, est d’être personnalisé : pour une même pathologie, les ingrédients et leur dosage varient selon chaque patient.
« C’est comme une peinture : chaque traitement est unique. Alors que la médecine occidentale ressemble plus à de la photographie » avec ses produits standardisés, juge Wang Zhenyi, coloproctologue à l’hôpital Yueyang.
C’est là tout le problème pour faire homologuer la médecine traditionnelle à l’étranger : elle est souvent peu compatible avec les essais cliniques modernes, qui impliquent de tester un produit strictement identique sur de nombreux patients.
Par ailleurs, comme ces produits contiennent généralement des dizaines d’ingrédients à la fois, il est extrêmement ardu de comprendre leur mécanisme d’action et de prouver scientifiquement leur efficacité.
Les ingrédients d’origine animale, provenant parfois d’espèces menacées, ternissent aussi l’image de la médecine traditionnelle, même si leur utilisation par les médecins chinois avait beaucoup diminué ces dernières années, grâce à des produits de substitution synthétiques.
François Deymier (rédaction btlv.fr)