23 décembre 2020 — Une hypothèse assez étonnante a été faite par des américains. Une bactérie a été découverte dans le sang d’un jeune adolescent qui a développé chez lui des troubles schizophrènes, un trouble mental sévère et chronique qui affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde. A l’origine ce serait un chat qui lui aurait transmis la bactérie intitulée Bartonella, elle peut provoquer des délires et détériorer le cerveau.
C’est grâce à un cas clinique, un garçon de 14 ans, que les médecins ont décelé et formulé le problème. Son histoire a été publiée dans le Journal of Central Nervous System Disease par l’équipe d’Edward Breitschwerdt (université de Caroline du Nord). Il y a un an, le jeune américain a commencé à développer des troubles psychiatriques comme des pensées obsessionnelles, des phobies, des accès de rage ou encore des délires de persécution, il fut alors diagnostiqué schizophrène.
Après 4 hospitalisations et plusieurs traitements antipsychotiques, il ne répondait toujours pas aux traitements administrés, c’est alors que des traces de la bactérie Bartonella henselae a été trouvée dans son sang. Puis un antibiotique lui a été administré et qui a fonctionné, l’infection a pu être éliminée de son corps et les troubles se sont dissipés avec le temps. Les experts en ont conclu que les chats peuvent transmettre des infections pouvant atteindre nos cerveaux. Pour de nombreux médecins, le cas de cet adolescent met en évidence la responsabilité des chats et de leurs bactéries dans des affaires similaires.
LES MALADIES CÉRÉBRALES CAUSÉES PAR LES MICROBES ?
Après la publication dans son journal médical, Edward Breitschwerdt et son équipe ont pratiqué un nombre importants de tests sérologiques sur des personnes ayant des symptômes neuropsychologiques. Et pour l’instant, « la recherche dans le domaine en est encore à ses prémices et nous devons être prudents ».
Dans les faits les chats sont porteurs de bactérie causant des infections. Mais une autre équipe de chercheurs américains a tenté cette année d’approfondir ces recherches et ont découvert que les humains qui se font mordre avant l’âge de 13 ans sont plus susceptibles d’avoir une schizophrénie. Une autre bactérie venant de chats serait également la coupable pour d’autres maladies. Il s’agirait d’un parasite, Toxoplasoma gondii, qui causerait également des troubles du cerveau.
Edward Breitschwerdt s’est exprimé sur le sujet, « Cette association n’est pas retrouvée dans toutes les études mais les résultats contradictoires s’expliquent peut-être par le fait qu’on a cherché un seul organisme alors que plusieurs sont possiblement impliqués dans le processus qui conduit à la maladie ». En conclusion, ces deux bactéries ainsi que d’autres agents infectieux agissent pour dérégler le système cérébral et son fonctionnement, « ce sont eux qu’il faut blâmer, plutôt que le chat, qui n’est que leur vecteur ».
Morgane Nenert (rédaction btlv.fr)