13 Janvier 2021 – C’est une découverte qui étonne les scientifiques. Deux girafes adultes, deux fois plus petites que la normale ont été aperçues en Afrique. Un cas très rare de nanisme observé chez un animal sauvage, dont l’origine demeure mystérieuse.
Une première observation a eu lieu, dans un parc national en Ouganda et plus récemment, dans une ferme en Namibie.
UNE NOUVEAUTÉ POUR LE MONDE SCIENTIFIQUE
En effet, il s’agit bien de la toute première fois qu’un tel animal est décrit dans la littérature scientifique, et ce, par des membres de la « Fondation pour la conservation des girafes ».
Les chercheurs, auteurs de l’étude, parue le 30 décembre dernier dans la revue « BMC Research Notes » y déclarent ceci :
« Les dysplasies squelettiques désignent généralement des troubles cartilagineux ou squelettiques qui peuvent entraîner des anomalies du développement osseux […]. Ces aberrations développementales sont parfois caractérisées par une anatomie squelettique […] raccourcie et irrégulièrement proportionnée. »
Dans le langage courant, nous pourrions décrire cela comme du nanisme disproportionné, parce qu’il se manifeste uniquement sur certaines parties du corps.
DES GIRAFES NAINES REPÉRÉES DÈS 2015
Pourtant, dès 2015, dans le cadre d’une mission de surveillance ; des chercheurs repèrent par hasard une girafe de Nubie de petite taille, dans le parc national Murchison Falls en Ouganda.
« Au départ, je n’y ai pas cru », confiait au New York Times David O’Connor, président de la Fondation pour la conservation de girafes (Giraff Conservation Foundation). « Pour être honnête, j’ai cru que c’était un montage Photoshop ». Trois ans plus tard, en 2018, des photos d’une petite girafe adulte d’Angola sont pourtant prises dans une ferme en Namibie.
Quant à la cause de ce nanisme, elle demeure pour l’instant inexpliquée. Les scientifiques affirment toutefois que des mutations aléatoires peuvent subvenir dans les lieux de captivités, la consanguinité y étant plus présente.
UNE MALFORMATION HANDICAPANTE POUR UN ANIMAL SAUVAGE
« Malgré leur handicap, ces deux girafes ont réussi à passer la phase critique de l’enfance » (jusqu’à 66 % des jeunes girafes décèdent avant l’âge de un an), remarquent les chercheurs.
Elles restent malgré tout plus vulnérables aux prédateurs, et des vidéos enregistrées en Namibie laissent supposer qu’elles auraient également plus de difficulté à se déplacer. « Étant donné que les deux spécimens observés sont des mâles, il apparaît improbable qu’ils soient capables de monter une femelle de taille normale, rendant impossible la transmission des gènes du nanisme », assurent également les chercheurs dans leur étude.
Le devenir de ces girafes demeure donc incertain, d’autant plus que les animaux en captivité atteints de malformations squelettiques ont généralement une espérance de vie moins élevée.
La girafe ougandaise n’a plus été observée depuis 2017. Quant au spécimen namibien, sa dernière apparition remonte à juillet 2020.
Samuel Agutter (rédaction btlv.fr)