7 décembre 2020 – La fusion nucléaire continue avec le développement de réacteurs expérimentaux qui atteignent des températures de plusieurs dizaines de millions de degrés. Le réacteur Tokamak HL-2M utilise un fort champ magnétique afin de fusionner le plasma chaud pour atteindre plus de 150 millions de degrés, une température 10 fois plus élevée que celle que l’on trouve au centre même du Soleil. Le « soleil artificiel » situé dans le sud-ouest de la province du Sichuan a été achevé fin 2019. Le HL-2M est conçu pour de la recherche expérimental de fusion nucléaire ; l’objectif est de développer et de maîtriser une puissante source d’énergie propre.
DE LA FISSION À LA FUSION NUCLÉAIRE
Dans nos centrales nucléaires, c’est la fission nucléaire qui est utilisée ; à l’inverse, les quantités massives d’énergie de notre étoile sont dues à la fusion des noyaux atomiques. Les avantages de la fusion sont moins de risques d’accidents et pas de déchets radioactifs. L’inconvénient majeur – la fusion est extrêmement difficile à réaliser – le coût : la construction de l’ITER (Réacteur thermonucléaire expérimental international) est estimée à 22.5 milliards de dollars.

Les autorités expliquent : « Le développement de l’énergie de fusion nucléaire n’est pas seulement un moyen de répondre aux besoins énergétiques stratégiques de la Chine, mais revêt également une grande importance pour le futur développement durable de l’énergie et de l’économie nationale chinoises ». Les médias Chinois ont rapporté vendredi que la première mise en route du HL-2M a été un succès. L’institut coréen sur l’énergie de fusion avait annoncé il y a une dizaine de jours que son « soleil artificiel » avait pu atteindre les 100 millions de degrés Celsius pour fonctionner à cette température pendant plus de 20 secondes. L’ingénieur en chef de l’Institut des sciences de la fusion au Southwest Institute of Physics, Yang Qingwei, précise que le HL-2M peut, pendant 10 secondes, atteindre un temps de confinement magnétique du plasma. Xu Min , le directeur de l’institut souligne : « HL-2M est le plus grand réacteur à fusion de Chine, avec les meilleurs paramètres ». Une collaboration est prévue avec les scientifiques de l’ ITER, basé en France, proche du Centre d’Etudes Nucléaire Cadarache à Saint-Paul-lez-Durance. Ce réacteur de recherche civil de type tokamak devrait être au point en 2025. Ce nouveau siècle pourra peut-être permettre aux physiciens d’accéder au Graal de l’énergie : la fusion pour concilier énergie nucléaire et environnement. Pour voir l’émission « » NUCLEA, projet H » avec Jonathan Vielmon (ingénieur & auteur) : le cauchemar du nucléaire», cliquez ici. (réservé aux abonnés)
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)