10 décembre — C’est un progrès révolutionnaire ! Des chercheurs de l’Oregon State University viennent de perfectionner un capteur optique qui imite la capacité de l’œil humain en percevant les changements de son champ visuel.
Ce capteur optique est une étape clé vers une meilleure Intelligence Artificielle et il pourra s’adapter aux ordinateurs du futur qui équiperont les voitures autonomes, la robotique et la reconnaissance faciale.
Les tentatives précédentes de construction d’un capteur optique fonctionnant comme l’œil humain se sont appuyées sur des logiciels ou du matériel sophistiqué. Mais ce nouveau capteur se compose de couches ultra-minces de semi-conductrice pérovskite qui réagissent à la lumière en modifiant leur conductivité. La pérovskite est un minéral composé d’oxyde de calcium et de titane. En 2012, les scientifiques se sont aperçus que certaines pérovskites présentaient des propriétés – bonne séparation et mobilité des charges électriques mais aussi bonne absorption de la lumière du soleil – qui pourraient permettre de doper les rendements des cellules photovoltaïques.
VERS UNE IA DE PLUS EN PLUS HUMAINE ?
Contrairement aux ordinateurs traditionnels, qui traitent les informations de manière séquentielle sous la forme d’une série d’instructions, les ordinateurs neuromorphiques sont conçus pour une imitation du comportement physique d’un matériel par un logiciel. Le terme d’informatique neuromorphique est né dans les années 80 avec les travaux de Carver Mead sur des rétines artificielles. Il regroupe désormais tout un ensemble de technologies cherchant à produire des processeurs et des « machines » inspirées du cerveau humain et de ses réseaux de neurones.
Ce nouveau capteur va pouvoir améliorer les ordinateurs neuromorphiques, sur lesquels il sera possible de créer une nouvelle génération d’intelligence artificielle capable de traiter les informations des caméras de véhicules autonomes et de reconnaître les objets dans les images plus rapidement et plus efficacement.
VERS UN ŒIL AUGMENTÉ
L’œil contient plus de 100 millions de photorécepteurs. Mais le nerf optique n’a seulement qu’un million de connexions avec le cerveau. Cela signifie que les informations reçues de la rétine doivent être traitées et compressées avant d’être transmises au cerveau. Il s’est avéré que notre vision est particulièrement bien adaptée pour détecter des objets en mouvement, mais malheureusement elle n’est pas adaptée pour analyser des images immobiles.
Par conséquent, le schéma optique de l’œil donne la priorité aux signaux des photorécepteurs qui détectent les changements d’intensité lumineuse. Le capteur optique créé par les scientifiques, comme l’œil, ne reçoit pratiquement pas de signaux dans des conditions statiques. Il enregistre un signal court et net lorsqu’il «détecte» un changement d’éclairage, puis revient rapidement à son état d’origine. Ce comportement est dû aux propriétés photovoltaïques uniques des pérovskites – des matériaux prometteurs, y compris pour la création de panneaux solaires.
François Deymier (rédaction btlv.fr)