13 octobre 2020 —Selon la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté Marlène Schiappa, on assisterait à un phénomène sectaire « en recrudescence » en raison de la crise sanitaire dans les secteurs du développement personnel, du bien-être ou du sport.
« La fragilité générale, sanitaire, économique et sociale du moment offre un terreau favorable », affirme la ministre dans une interview au site internet du Parisien.
« Sous couvert d’activités bienveillantes, la finalité est le gain financier, mais aussi l’emprise sur les personnes », précise-t-elle.
PROJET DE LOI CONTRE LES « SÉPARATISMES »
Le gouvernement veut utiliser le même arsenal législatif contre l’islamisme radical, avec des contrôles ciblés que contre les groupements sectaires.
Il y aurait 500 groupes de déviance sectaire qui ont été identifiés en France et qu’ils « touchent 50 000 adultes et 90 000 mineurs ».
Madame Shiapa a annoncé également que « le gouvernement français veut interdire » les thérapies de conversion, ces pratiques qui prétendent transformer l’orientation sexuelle:
« Des députés de la majorité nous ont fait part de leur souhait de le proposer par amendements, via la loi sur laquelle nous travaillons : nous les soutiendrons avec Gérald Darmanin », le ministre de l’Intérieur, assure-t-elle.
L’ÉGLISE DE PHILADELPHIE EN QUESTION
Cette église aurait été créée par la mère de Xavier Dupont de Ligonnès », est depuis longtemps dans le collimateur de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes, désormais rattachée au ministère de l’Intérieur).
Marlène Schiappa veut encore « mieux comprendre son fonctionnement » et son implantation.
Elle est aussi dans le viseur de la justice: en janvier dernier, une enquête contre X pour « abus de faiblesse » a été ouverte par le parquet de Versailles.
Mme Schiappa a confié une mission conjointe « aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie nationale ainsi qu’à la Miviludes », pour « évaluer (ses) pratiques ».
Enfin la ministre précise que la Miviludes, auparavant directement rattachée au Premier ministre, va être renforcée: dirigée par une magistrate, « elle ne fera plus simplement de la veille ou de l’analyse (…) elle sera davantage liée aux forces de sécurité intérieure ».
François Deymier (rédaction btlv.fr)