6 mars 2025 – Une étude récente sur les voyages maritimes dans les Philippines, a mis en lumière l’utilisation précoce de technologies avancées dans cette région, il y a plus de 40 000 ans.
Cela inclut la construction de navires complexes et l’amélioration des techniques de pêche en haute mer, bien avant les dates estimées précédemment. Ces découvertes offrent un nouvel éclairage sur l’histoire maritime de l’Asie du Sud-Est insulaire (ISEA) et pourraient expliquer comment les populations anciennes ont colonisé ces territoires longtemps avant l’émergence de sociétés modernes. Des découvertes similaires avaient été faites auparavant en Europe et en Afrique, mais la présence de technologies maritimes avancées en ISEA pourrait apporter des réponses à des questions sur les migrations humaines anciennes.
L’étude menée par les chercheurs Fuentes et Pawlik de l’Université Ateneo de Manille s’intéresse à l’évolution des voyages maritimes et à la technologie nécessaire pour ces expéditions. Ils soulignent que des technologies maritimes, telles que l’utilisation de nœuds et de cordes en fibres, n’ont été trouvées que dans des régions éloignées du monde antique. Ils notent que, bien que des traces de l’utilisation de fibres et de nœuds aient été découvertes en Europe et en Afrique, les preuves de cette technologie sont rares en ISEA, bien qu’elle ait été probablement largement utilisée pour la navigation et la pêche.
Des recherches antérieures avaient suggéré que l’utilisation de résine d’arbre par les premiers Homo sapiens avait joué un rôle clé dans le développement des voyages maritimes dans le Pacifique il y a plus de 55 000 ans. D’autres études avaient également trouvé des preuves de l’utilisation de technologies avancées pour la traversée des mers il y a plus de 42 000 ans. Ces recherches ont mis en évidence l’existence de technologies sophistiquées bien avant les dates établies par les archéologues, notamment l’utilisation de charrettes à bras dans les Amériques il y a 22 000 ans et l’utilisation d’outils en pierre très avancés.
Les chercheurs de l’Université Ateneo de Manille soulignent que les preuves directes des types de bateaux et des filets utilisés pour la pêche en haute mer ont probablement disparu, car ces objets étaient faits de matériaux organiques qui ne survivent pas au fil du temps. Ils se sont donc concentrés sur les preuves de l’utilisation de ces technologies avancées pour comprendre comment les peuples anciens ont pu traverser les océans avant l’époque des marins polynésiens. L’étude s’est essentiellement portée sur l’ISEA, une région qui n’a jamais été reliée par voie terrestre à l’Asie continentale. Les chercheurs ont trouvé des artefacts datant de 42 000 ans, indiquant que les humains avaient dû traverser la mer pour y arriver. Cependant, l’absence de matériaux organiques a compliqué la compréhension des technologies utilisées pour ces traversées.
Les chercheurs ont utilisé une analyse microscopique pour examiner des outils de pierre trouvés sur des sites archéologiques. Les résultats ont révélé des signes de transformation végétale, notamment l’extraction de fibres pour la fabrication de cordes et de filets, des technologies essentielles pour les voyages maritimes. Parallèlement, des études sur des matériaux collectés à Mindoro et au Timor-Leste ont mis en évidence des équipements de pêche, renforçant l’idée d’une navigation avancée dans la région.
Dans leur conclusion, les chercheurs de l’Université Ateneo de Manille soulignent que la découverte d’artefacts anciens dans ces îles isolées démontre que les premiers Homo sapiens étaient capables de naviguer en mer. Cependant, les raisons et les méthodes de leur arrivée dans l’ISEA restent floues. Ils insistent sur l’importance de comprendre les matériaux utilisés pour construire les bateaux afin de mieux appréhender les déplacements des populations dans cette région. Ils suggèrent également un lien entre l’utilisation de ces technologies maritimes et le développement d’une pensée complexe chez les peuples anciens. Inscrivez-vous à notre newsletter.
Bob Bellanca (rédaction btlv source Journal of Archaeological Science: Reports)
