23 novembre 2022 – Il y a quelques jours nous avons appris que nous sommes désormais 8 milliards sur la Terre. Pour répondre à la demande croissante de nourriture, aux USA, la FDA (Ndlr : l’autorité qui régule la mise en circulation des médicaments et de des denrées) a donné son accord à une entreprise californienne pour la culture de viande de poulet en laboratoire, obtenu « sans abattage ». Selon cette dernière la viande de poulet obtenue en labo est considérée comme « sûre » pour la consommation humaine.
Même s’il va falloir attendre encore un bon moment avant qu’il soit proposé à la consommation, il s’agit là d’une avancée considérable pour cette industrie en plein essor.
UNE VIANDE PLUS ÉTHIQUE
Devant les dégâts engendrés par le réchauffement climatique, le manque d’eau qui va se faire de plus en plus sentir et la maltraitance animale, l’industrie de l’agro-alimentaire se montre très favorable à une telle proposition.
Avec les vidéos de maltraitance animale diffusées par l’association L214 montrant des abattoirs aux techniques scandaleuses, il est certainement plus éthique d’obtenir de la chair animale à partir de cellules musculaires. Cela semble être une alternative plus durable et « éthique » au secteur de l’élevage traditionnel.
Toutefois, et malgré tous ces arguments, de nombreuses personnes restent réticences à consommer de la viande de culture. Quand on sait que la consommation de viande est l’une des principales causes du rejet de CO2 et que l’élevage demande des ressources en eau considérables, il faudra surement que les plus méfiants se fassent une raison. Dans l’avenir nous n’aurons peut-être plus le choix. Selon les experts du secteur, d’ici 20 ans, un tiers de la viande consommée pourrait être cultivée en laboratoire comme indiqué dans ce récent rapport.
OUI MAIS COMMENT ?
L’abattage étant totalement interdit dans ce projet, les scientifiques qui travaillent sur cette future viande de culture le font à partir des cellules souches d’un animal vivant.
Ils cultivent par la suite leurs échantillons avec des glucides et des acides aminés qu’ils façonnent pour obtenir tout type de viande allant du steak au filet en passant par les saucisses, etc… Singapour ayant déjà réglementé la viande cultivée en laboratoire et notamment celle du poulet cultivée par la société Good Meat, qui assure que l’homme mangera toujours de la viande mais de culture, les USA sont prêt à se lancer dans l’aventure.
Chez l’oncle Sam, c’est l’entreprise Upside Foods qui a reçu le soutien de Food and Drug Administration (FDA) qui assure que la viande cultivée ne représente aucun danger pour la consommation.
QU’EN DISENT LES ÉLEVEURS ?
Si sur le papier tout cela semble être placé sous de très bonnes augures, reste à savoir comment les éleveurs locaux vont le prendre sachant que les Américains sont d’énormes consommateurs de viandes. On compte 65 millions de bovins, des fermes d’élevages gigantesques et des milliers d’éleveurs aux États-Unis. Pas certains que cette option soit très appréciée.
Étant bien conscient de cette équation, le gouvernement américain va devoir mettre en place des normes drastiques pour ces fermes d’élevage d’un nouveau genre. La société Good Meat doit encore obtenir une autorisation supplémentaire du ministère américain de l’Agriculture. Dans un communiqué de ce dernier nous avons pu lire :
« Les produits de viande et de volaille issus de cultures cellulaires seront soumis aux mêmes réglementations en matière de sécurité alimentaire, d’hygiène et d’inspection que les autres produits de viande et de volaille afin de garantir que seuls des produits sûrs et sains entrent sur le marché américain ».
QUELLE IDÉE !
Si tout cela nous plonge déjà dans notre futur, il est intéressant de savoir que l’idée de cette viande de culture vient du Dr Uma Valeti, fondateur et directeur général d’Upside Foods, qui à l’époque voulait utiliser des cellules souches pour réparer le cœur de ses patients.
Une fois toutes les étapes de validation passées, la société Upside Foods veut proposer son poulet aux restaurants dans un premier temps avant d’étendre son offre à l’ensemble du marché. .
