24 mars 2021 — Chasser un cachalot au XIXe siècle n’était pas si facile. Non seulement ils ont appris à éviter les harpons des baleiniers, mais ils ont rapidement partagé cette information avec d’autres membres de leur espèce, selon une nouvelle étude.
Dans l’étude, publiée dans Biology Letters, des chercheurs ont analysé les journaux de bord numérisés des baleiniers américains évoluant dans le Pacifique Nord et ont constaté que le taux de harponnage avait chuté d’environ 58 % au cours des premières années de la chasse industrielle à la baleine.
Les scientifiques pensent que cette baisse pourrait être causée par un changement de comportement des cachalots face aux baleiniers. On sait que les cétacés sont des mammifères extrêmement intelligentset ils évoluent dans de grands groupes très sociaux. Ainsi, il est possible que les cachalots se soient rapidement adaptés à ces menaces et aient pratiqué un comportement défensif efficace qui leur a permis d’esquiver les harpons des baleiniers.
Les baleiniers en difficulté face aux cachalots © US Library of Congress
UNE COMMUNICATION EFFICACE
La tactique défensive consistait à naviguer au plus près d’un baleinier lorsqu’il les avait repérés. Les baleines communiquaient entre elles et apprenaient rapidement, de sorte que les leçons se sont rapidement répandues chez une grande partie des cétacés. Plusieurs journaux de bord faisant notamment mention d’une communication du danger au sein des groupes sociaux, de fuite à l’approche des baleiniers et de plongée dans les eaux profondes pour échapper aux tirs de harpon.
“C’était une évolution culturelle, trop rapide pour une génétique” ont écrit les chercheurs.
La chasse commerciale à la baleine a été interdite en 1986, en vertu d’un moratoire établi par la Commission baleinière internationale, plusieurs pays, dont l’Islande, la Norvège et le Japon, poursuivent néanmoins cette activité, généralement sous le couvert de la chasse « scientifique ». Mais ce n’est pas tout les cétacés sont toujours confrontés à d’autres menaces comme la pollution sonore et le changement climatique.
François Deymier (rédaction btlv.fr)