6 avril 2021 — Selon des scientifiques, les animaux sont capables de développer leur propre culture et d’adopter les traditions que leur ont enseigné leurs parents, tout comme les humains. L’auteur de cette étude, le professeur Andrew Whiten, affirme que cette découverte remet en question l’idée que c’est la culture qui nous sépare des animaux.
Des experts de l’Université de St Andrews ont analysé la plupart des recherches dans le domaine du comportement et des interactions des animaux des 70 dernières années. Ils ont constaté que les animaux montrent constamment des signes d’une culture unique et la capacité de transmettre leurs traditions.
L’INSTINCT N’EST PAS L’UNIQUE CLÉ DE L’APPRENTISSAGE
On pense généralement que les animaux vivent exclusivement de leur instinct, avec une capacité d’apprentissage limitée. Cependant, comme le soutient Whiten, «la culture imprègne la vie animale de la petite enfance à la vieillesse». L’exemple le plus simple de ceci est d’apprendre à utiliser les outils.
En outre, certaines études montrent que généralement, lorsque les primates se retrouvent dans des groupes inconnus, ils commencent à surveiller les habitudes d’individus inconnus et finissent par les adopter. Les scientifiques ont remarqué un autre exemple étonnant de culture dans une réserve naturelle en Zambie. Il est à la mode pour les chimpanzés de porter un brin d’herbe derrière leur oreille! Les biologistes ont vu qu’un chimpanzé nommé Julie a été le premier à le faire, et la plupart des membres de son groupe lui ont emboîté le pas.
L’OBSERVATION DE PRATIQUES INCONNUES
L’étude parue dans la réputée revue américaine Science cite les suricates, chez qui les plus jeunes apprennent à chasser le scorpion avec des proies vivantes mais privées de leur dard par les parents, avant qu’ils puissent s’entraîner sur des animaux non modifiés. Ou bien encore l’exemple d’une baleine à bosse qui a inventé une technique de chasse consistant à frapper la surface de l’eau avec sa queue, et qui a été imitée par des centaines d’autres baleines depuis.
Les travaux de Whiten et de ses collègues ont d’énormes implications dans le domaine de l’anthropologie, la biologie et la conservation des populations d’animaux sauvages.
François Deymier (rédaction btlv.fr)
