La fusée de la NASA s’est envolée vers la Lune avec succès

16 novembre 2022

16 novembre 2022 – Après deux tentatives ratées cet été, et la détection d’une fuite lors des complexes opérations de remplissage des réservoirs de carburant, à quelques heures seulement du lancement, la NASA a fait décoller avec succès sa fusée Lunaire SLS.

Le baptême de l’air de la fusée SLS, la plus puissante du monde, était bien programmé aujourd’hui depuis la Floride à 01H04 du matin heure locale, avec une fenêtre de tir possible de deux heures. La météo annoncée au centre spatial Kennedy était bonne, avec des conditions favorables à 90%.

L’AVENIR DES VOLS HABITÉS VERS LA LUNE EST EN JEU

Les opérations de remplissage de la fusée avec son carburant cryogénique, plus de 2,7 millions de litres d’hydrogène et de d’oxygène liquides, ont commencé dans l’après-midi mardi. Après plusieurs heures sans accroc, une fuite d’hydrogène fut détectée au pied de la fusée. La Nasa a immédiatement envoyé une équipe de techniciens sur la pas de tir pour resserrer des boulons. Une opération simple techniquement mais « considérée comme dangereuse » en raison du carburant ultra-inflammable, a déclaré le commentateur sur le live vidéo de la Nasa.

Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce vol test non habité, qui fera le tour de la Lune sans y atterrir, doit permettre de confirmer que le véhicule est sûr pour un futur équipage. Le programme Artémis doit envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la Lune. Le but est d’y établir une présence humaine durable pour préparer un voyage vers Mars.

« Beaucoup de sueur et de larmes sont allées dans cette fusée », a déclaré mardi le patron de la Nasa, Bill Nelson, devant le compte à rebours. « Elle nous permettra de faire des allers-retours jusqu’à la Lune et au-delà pour les décennies à venir ».

DES MILLIERS DE SPECTATEURS

Malgré un lancement nocturne, quelque 100.000 personnes étaient présentes pour admirer le spectacle, depuis les plages environnantes.

« J’étais trop petit pour les missions Apollo donc je voulais venir pour voir le prochain décollage vers la Lune, en personne », a déclaré à l’AFP Andrew Trombley, 49 ans, sur la plage de Cocoa Beach.

De nombreux astronautes ont aussi fait le déplacement au centre spatial Kennedy, dont le Français Thomas Pesquet, qui a déclaré à l’AFP, malgré les problèmes de dernière minute rencontrés avoir un « bon pressentiment » quelques heures avant le lancement. « Quand cette fusée décollera, les gens vont être tellement surexcités, et réaliser que ça y est, on y va pour de vrai ». C’est enfin chose faite.

UNE MISSION DE 25 JOURS

Cet été, la première tentative de décollage avait été annulée au dernier moment à cause d’un capteur défectueux, et la deuxième à cause d’une fuite d’hydrogène qui n’avait pas pu être maîtrisée. Après ces soucis techniques, deux ouragans, Ian puis Nicole, ont successivement menacé la fusée, repoussant le décollage de plusieurs semaines. Au total, le programme a cumulé des années de retard et la réussite de cette mission, qui coûte plusieurs milliards de dollars, était devenue impérative pour la Nasa.

Juste après le décollage, les équipes du centre de contrôle à Houston, ont pris la main. Au bout de deux minutes, les deux propulseurs d’appoint blancs sont tombés dans l’Atlantique. Après huit minutes, l’étage principal s’est détaché à son tour. Puis, environ 1h30 après le décollage, une dernière poussée de l’étage supérieur a mis la capsule Orion sur le chemin de la Lune, qu’elle va rejoindre en quelques jours.

Là, elle sera placée sur une orbite distante durant environ une semaine, et s’aventurera jusqu’à 64.000 km derrière la Lune, un record pour une capsule habitable.

Enfin, Orion entamera son retour vers la Terre, mettant à l’épreuve son bouclier thermique, le plus grand jamais construit. Il devra supporter une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil en traversant l’atmosphère. Si le décollage a bien lieu mercredi, la mission doit durer 25 jours et demi, avec un amerrissage dans l’océan Pacifique le 11 décembre.

NOUVELLE ÈRE

Après la fusée Saturn V des missions Apollo, puis les navettes spatiales, SLS doit faire entrer la Nasa dans une nouvelle ère d’exploration humaine, cette fois de l’espace lointain. En 2024, Artémis 2 doit emmener des astronautes jusqu’à la Lune, toujours sans y atterrir. Un honneur réservé à l’équipage d’Artémis 3, en 2025 au plus tôt.

La Nasa envisage ensuite une mission par an, pour construire une station spatiale en orbite autour de la Lune, nommée Gateaway, et une base sur son pôle sud. Le but est d’y tester de nouveaux équipements: combinaisons, véhicule pressurisé, mini-centrale électrique, utilisation de l’eau glacée sur place… Le tout afin d’y établir une présence humaine durable.

Cette expérience doit préparer un vol habité vers Mars, peut-être à la fin des années 2030. Ce voyage, d’une tout autre ampleur, prendrait au minimum deux ans aller-retour.

Lucie Aubourg de l’AFP pour btlv.fr

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