31 octobre 2022 – Il y a quelques mois, nous avions abordé la vie découverte dans l’univers avec François Garijo dans l’émissions « Les premières traces biologiques de vie extraterrestre ».
De nouvelles recherches réalisées à partir de l’un des microbes les plus résistants existant sur Terre montrent qu’il pourrait survivre près de la surface martienne. Publiés dans la revue Astrobiology, les résultats de l’étude sont encourageants. Malgré un environnement hostile, les chercheurs ont voulu savoir lequel de nos microbes terrestres les plus résistants survivraient sur Mars.
Une équipe de scientifiques dirigée par Michael Daly, de l’Uniformed Services University of the Health Sciences du Maryland (ndlr : université des sciences de la santé du gouvernement fédéral américain) a, malgré les conditions météo à la fois très sèches et très froides de Mars, voulu déterminer les limites de survie de la vie microbienne aux rayonnements cosmiques et solaires.
LES COBAYES
Pour parvenir aux résultats publiés, les chercheurs ont testé une demi-douzaine de microbes et de champignons tous « extrêmophiles ». Leur but était de découvrir combien de temps ces derniers pourraient survivre dans un tel environnement.
Reproduisant les conditions environnementales de la planète rouge (rayons gamma, ultraviolets, sécheresse et glace), les scientifiques ont mesuré la quantité d’antioxydants de manganèse accumulés dans les cellules des microbes-cobayes. Des mesures importantes à identifier car les antioxydants de manganèse apparaissent suite à une exposition aux radiations. Pour simplifier, plus les antioxydants de manganèse se forment, plus les organismes résistent aux radiations.
LE GRAND GAGNANT EST
Découvert en 1956 par un chercheur américain, le gagnant est le Deinococcus radiodurans. Il est l’un des organismes les plus résistant vivant sur la terre. À l’époque le chercheur avait soumis l’organisme à des rayons gamma en tentant de stériliser des boîtes de corned-beef.
Surnommée « Conan la bactérie », elle s’adapte aux conditions les plus extrêmes.

Crédit image / Michael Daly
28 000 FOIS PLUS FORTES QUE LES HOMMES
Les résultats de l’étude dirigée par Michael Daly ont montré que la bactérie pouvait absorber jusqu’à 28 000 fois plus de radiations qu’un humain normalement constitué. Du coup, le scientifique et son équipe ont estimé qu’elle pourrait vivre dans les profondeurs martiennes. Des résultats qui valident ceux des études précédentes, dans lesquelles la bactérie avait été plongée dans de l’eau soumise à des radiations comme celles trouvées sur Mars. À l’époque les chercheurs en avaient conclu que « Conan la bactérie » pouvait survivre sous la surface de la planète rouge durant 1,2 million d’années.
Mais le plus intéressant, et c’est là tout l’intérêt des résultats de cette nouvelle étude, est qu’ils démontrent que la bactérie en question pourrait vivre pendant près de 300 millions d’années à moins de 10 mètres de profondeur dans le sol martien. Une durée de vie qui diminue plus la bactérie est proche de la surface. Elle passerait à 1,5 million d’années si « Conan la bactérie » était à dix centimètres sous la surface.
Des données qui permettent aux chercheurs d’envisager que la vie est peut-être encore présente sur Mars, d’autant qu’il a près de 4 milliards d’années, les conditions environnementales de Mars était quasi similaires à celle de la Terre. Pour tenter de la découvrir, les scientifiques conseillent de concentrer les recherches sur les grands cratères de moins de 280 millions d’années.
Bob Bellanca (rédaction btlv.fr Source Liebertpub)