20 mai 2022 – Vous connaissez probablement l’histoire de la bête du Gévaudan, mais connaissez-vous celle de la bête de la forêt de Douvres ? Au XVIIe et XVIIIe siècle, une bête terrorisa les habitants de la Sarthe.
PREMIÈRE ATTAQUE DE LA BÊTE
En 1603, La Province du Maine rapporte l’attaque d’un « mystérieux animal » sur une petite fille qui se baladait en forêt. « L’enfant suivait, joyeuse et insouciante, un des sentiers du bois, quand le loup, l’œil plein de convoitise, se jeta sur elle. La pauvrette avait poussé des cris à l’aspect de l’horrible fauve, mais son appel, perdu dans la solitude, était resté sans écho ».
Les attaques suivantes ont lieu plus d’un siècle plus tard, en mai 1753. Les habitants parlent d’un « animal inconnu » qui sillonne « la forêt de Douvres, dans les sables de la Faigne et dans les landes du Bourrai ».
SIMPLE LOUP OU BÊTE DU DIABLE ?
À l’époque, la foule terrorisée a tout de suite pensée à des attaques de loup-garou. André Souday, un passionné de folklore local a écrit dans La Sarthe insolite et secrète que le loup-garou est « une personne condamnée par Satan à prendre l’apparence d’un loup et à parcourir le territoire de sept paroisses dans la nuit de sa transformation. Elle reprend ensuite sa forme normale ».
Les habitants décrivent l’animal comme mesurant 1 mètre 80 de long. Toujours La Province du Maine, on parle d’une bête avec une grosse tête un museau pointu. « Il avait quatre défenses et quelques grosses dents qui formaient un double rang dans sa mâchoire, de grands yeux, des oreilles courtes, […] des pattes rouges et moins larges que celles d’un loup ordinaire ».
Une battue fut lancée pour mettre fin à ses attaques sauvages. On raconte qu’un garde de la Roche de Vaux, le prieuré de Château-l’Hermitage, aurait tiré sur la bête avec des balles bénites et l’aurait touchée. On peut lire sur les archives du XIX qu’il « fut tellement effrayé des cris qu’[elle] jeta, lorsqu’[elle] se sentit blessé[e], qu’il en mourut de frayeur ».
LE MYSTÈRE DEMEURE
Aujourd’hui, le mystère autour de cette bête demeure toujours. On sait que d’ordinaire, les loups se tiennent assez loin de l’homme. Il se peut que les habitants aient eu affaire à un animal infecté par la rage, ou alors un hybride dressé pour tuer.
Peut-être trouverez-vous une autre explication dans cette émission : Loup-garou, la piste d’une autre réalité ? avec Morgan Priest.
Noémie Perrin (rédaction btlv.fr)