(SCIENCE) Une terre auto-hydratante pour l’agriculture du futur

11 novembre 2020 – Une terre ayant la capacité d’extraire de l’eau qui se trouve dans l’air a été inventée par des ingénieurs Texans. A l’université d’Austin (Texas), cette nouvelle terre capte l’eau aérienne grâce à des gels super-absorbants. C’est une avancée permettant de développer de nouvelles parcelles cultivables dans des contrées arides. Guihua Yu (professeur associé en science des matériaux du département de génie mécanique à Walker) souligne : « permettre l’agriculture autonome dans les régions où il est difficile de mettre en place des systèmes d’irrigation et d’énergie est essentiel pour libérer les cultures de la chaîne complexe d’approvisionnement en eau, car les ressources se font de plus en plus rares ».

L’équipe de Guihua Yu travaille depuis 2 ans sur cette technologie, une terre « magique », capable de recueillir l’eau de l’atmosphère pour humidifier les végétaux.

CULTIVER SANS ARROSAGE, AU RYTHME DU SOLEIL

Pour les terres cultivables dans des zones tempérées, d’énormes économies d’eau sont envisagées grâce à cette technique d’irrigation. Des « super-éponges » captent l’eau dans l’air et la libèrent dès que la chaleur du soleil se fait ressentir. En effet, quand la terre se réchauffe, les gels super-absorbants rendent l’eau captée lors de périodes fraîches, la nuit par exemple. Un cycle est donc créé : captation de l’humidité ambiante en soirée et pendant la nuit ; libération de l’eau en journée. Chaque gramme de cette « super-terre » aurait la capacité d’extraire 3 à 4 grammes d’eau atmosphérique.

UN TEST CONCLUANT POUR L’AVENIR

L’équipe a pu tester la terre d’hydrogel avec des radis. Ceux cultivés avec la « super-terre » ont tenu 14 jours sans arrosage ; des radis plantés dans un terrain sableux arrosé pendant 4 jours n’ont survécu que 6 jours en tout.

Fei Zhao, chercheur postdoctorant de l’équipe Guihua Yu précise « La plupart des sols sont assez bons pour soutenir la croissance des plantes », « c’est l’eau qui est la principale limitation, c’est pourquoi nous avons voulu développer une terre qui puisse récolter l’eau de l’air ambiant ».

Les applications sont diverses, variées et la liste est non exhaustive, par exemple, le refroidissement de systèmes informatiques ou encore l’accès à l’eau potable dans les régions les plus chaudes de la planète.

Avec la science, l’humanité est parfois entre de bonnes mains. Quand elle s’en mêle, des solutions planétaires telle que celle-ci nous donnent des ailes.

Thierry Penin (rédaction btlv.fr)

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