30 mai 2018 :
Il serait dangereux de manger des cucurbitacées trop mûres pour le cuir chevelu. C’est un dermatologue de l’hôpital parisien Saint-Louis qui l’affirme, et ses travaux ont fait l’objet d’une publication dans une revue médicale internationale. Cette mésaventure est arrivée à une jeune femme grenobloise de 30 ans. À raison d’un centimètre par mois, les cheveux de Charlène auront repoussé comme elle le souhaite pour son mariage l’an prochain. « Je n’ai pas l’habitude d’avoir une coupe si courte. Au début, c’était dur psychologiquement ». Voyant ses cheveux tomber, elle s’est résolue à les couper. Pendant plusieurs mois, elle a mis sa perte de cheveux sur le compte d’une mousse achetée chez son coiffeur. C’était avant de trouver le véritable coupable : une butternut. Charlène n’est pas la seule à avoir été victime d’une intoxication à la courge. Si les cas sont rares, au moins deux autres, sérieux, ont été répertoriés.
LE COUPABLE : UN INSECTE POLLINISATEUR
À tel point que le lien entre consommation de cucurbitacées et alopécie, établi par le docteur Philippe Assouly, vaut à son auteur une publication dans la prestigieuse revue médicale Jama. « J’ai eu une intuition avec une patiente qui s’est confirmée avec une autre, explique le dermatologue à l’hôpital parisien Saint-Louis (AP-HP). Très important à savoir, l’intoxication provoquant la chute de cheveux se produit avec des citrouilles, courges, courgettes qui sont particulièrement amères ». Et ce, probablement à cause d’un insecte pollinisateur transférant sur des courges cultivées de la cucurbitacine toxique.Depuis qu’elle les a coupés, les cheveux de Charlène repoussent, et elle ne consomme plus de courge. La jeune femme milite désormais pour plus de qualité, afin de mieux déceler la maturité excessive des fruits et légumes.
François Deymier (btlv.fr/source Jama)