8 septembre 2023 – Il n’est pas rare d’apprendre que des animaux ont été tués de façon étrange en Amérique du sud ou latine. Très vite l’ombre du célèbre Chupacabra plane, au sein de la population, sur la série de meurtres et quand ce n’est pas lui qui est mis en cause, les extraterrestres prennent le relais.
Et les choses ne changent pas dans cette zone rurale du Pérou, où fin août quelqu’un ou quelque chose a massacré 33 moutons et agneaux adultes. Si les autorités accusent un puma, les habitants, eux, accusent le Chupacabra et les extraterrestres.

Le Chupacabra tel que décrit dans la culture populaire / Illustration @btlv.fr
POURQUOI DE TELS ACTES ?
Tout s’est passé dans la nuit du 29 août, dans la province péruvienne de Chincheros, dans le district d’Ocobamba. Cette nuit-là, deux agricultrices ont trouvé leurs moutons tués de manière sauvage. Selon les autorités, chaque bête avait un trou profond dans la tête et les agneaux avaient les yeux arrachés. L’enquête déterminera également que de nombreux moutons avaient subi une ablation du rectum.
Le première agricultrice à avoir trouvé 16 de ses moutons gisant morts sur le sol à l’extérieur de l’enclos où ils se trouvaient la nuit est Emelia Ruiz Santos. Elle sera suivie par Segundina Quispe de Palomino, une autre agricultrice, qui a retrouvé 14 de ses moutons tués de la même manière.
Suite aux plaintes déposées auprès des autorités, des membres du commissariat d’Okobamba et des agents de la protection civile de la municipalité d’Okobamba sont arrivés sur place. Une coordination a été réalisée avec le Service National de Santé Agricole (Senasa) pour évaluer l’état des carcasses des moutons et connaître les détails de la cause de leur décès.
DES HABITANTS CHOQUÉS
Devant l’impact psychologique causé sur la population, le maire du comté d’Okobamba, Henry Vilches Arango, a pris les choses en main et a déclaré que tous les moutons n’avaient aucune blessure sur le corps autre que des trous dans la tête.
« Plus de trente moutons ont été tués à l’aube. Les raisons sont encore inconnues. Cette situation ne s’est jamais produite dans notre région et elle a choqué l’ensemble de la population », a-t-il déclaré.
Parmi les villageois, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et beaucoup ont commencé à accuser le chupacabra, le mystérieux et célèbre prédateur qui attaque les animaux et suce leur sang. D’autres ont attiré l’attention sur la similitude de ce qui s’est passé à Okobamba avec le phénomène de mutilation du bétail dont les extraterrestres sont habituellement accusés. Dans la plus part des cas, les yeux et le rectum sont souvent retirés aux animaux.

Les méchants extraterrestres seraient-ils friands de nos animaux de ferme ? / Illustration @btlv.fr
UNE CAUSE PLUS PROSAÏQUE
Après examen, les services de santé ont conclu qu’ils n’étaient pas morts à cause d’une maladie, mais suite à l’attaque d’un animal sauvage, probablement un couguar.
« Les agneaux présentent des lésions traumatiques cérébrales (trous) et anales, ainsi que des lésions oculaires (arrachées), vraisemblablement causées par une agression ou une blessure externe d’un animal sauvage (couguar), que l’on trouve dans les hautes terres andines proches de ladite zone. »
Une explication très plausible car les couguars sont présents dans la région et sont responsables de plusieurs attaques sur des animaux. Les autorités soulignent, en revanche, qu’habituellement on retrouve de nombreuses traces de griffes et de crocs, mais jamais de perforation dans de la boîte crânienne, comme ici.
Ce qui reste très étrange dans cette triste affaire, c’est le silence des représentants de Senasa sur la façon dont un couguar ou un autre prédateur local aurait pu retirer la cervelle d’un mouton. Un flou artistique qui voit même un autre expert suggérer que les blessures furent infligées par des chiens.
DES ANIMAUX SE SONT VOLATILISÉS
Après le comptage précis des animaux attaqués, on a appris que 4 moutons adultes n’avaient pas été retrouvés. Là encore les enquêteurs ont déclaré que « des animaux sauvages ont traîné leurs corps jusqu’à leurs tanières ».
Bob Bellanca (rédaction btlv.fr)