27 septembre 2024 – Le « Evening Standard » un des principaux journaux de la capitale anglaise a récemment suscité la surprise en annonçant la résurrection d’un célèbre critique d’art, Brian Sewell, décédé en 2015, grâce à l’IA.
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Connu pour son style tranchant et polémique, Brian Sewell avait marqué le monde de l’art et de la critique. Le journal a décidé de relancer sa signature et de publier des articles sous son nom, mais cette fois-ci, ce ne sera pas l’œuvre d’un être humain, mais d’une IA.
Cette information a été relayée par le site Deadline, qui a obtenu ces détails auprès de deux sources proches du journal. Selon l’article, le programme informatique a été chargé de passer en revue une exposition de Vincent van Gogh à la National Gallery, nommée Van Gogh : Poète et Amoureux. Il est également précisé que le projet a été approuvé par le propriétaire du journal, Lord Lebedev, et a fait l’objet de discussions au plus haut niveau de la rédaction.
L’IA SUSCITE LE DÉBAT
Cette décision d’utiliser l’IA a suscité de nombreuses interrogations, et les raisons derrière cette initiative restent floues. Certains évoquent la possibilité que le journal cherche à faire parler de lui en provoquant la controverse. En effet, le journal a récemment connu des difficultés, passant d’une parution quotidienne à une parution hebdomadaire et procédant à des licenciements massifs de ses journalistes. Ainsi, une telle action pourrait être perçue comme un moyen de générer de l’intérêt et de l’attention autour du journal.
Cependant, il est difficile de comprendre la logique derrière cette décision, et il est envisageable que les responsables du journal estiment que les lecteurs seront intrigués par les réflexions d’une IA se faisant passer pour un critique d’art décédé. Il est également possible que cette initiative soit perçue comme une sorte de gimmick ou d’attrait ludique pour le public, bien que cela reste incertain.
L’IA DE LA RÉSURRECTION
Par ailleurs, il est actuellement impossible de déterminer comment le journal compte mettre en place cette IA se faisant passer pour Brian Sewell. Il est envisageable que le journal ait développé en interne cette technologie ou qu’il ait fait appel à une société spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Il est indéniable que l’IA, dans son état actuel, présente des limites significatives en termes de création artistique. L’idée qu’un programme informatique puisse apprécier et évaluer des œuvres artistiques au nom des lecteurs est tout simplement stupide.
L’INDÉPENDANCE DES MÉDIAS FACE À L’IA
En ce qui concerne les médias, il est crucial de reconnaître que la collaboration avec des entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle peut poser des problèmes. En effet, de nombreux médias ont récemment conclu des partenariats avec des sociétés d’IA, mais cette approche soulève des inquiétudes. Après avoir subi de lourdes pertes financières, notamment en raison de la concurrence des géants de la technologie qui ont capté une grande partie des recettes publicitaires, il est clair que les médias traditionnels doivent trouver des solutions durables. Cependant, s’engager davantage avec l’industrie de l’IA ne semble pas être la réponse appropriée.
Malgré l’engouement médiatique et l’enthousiasme entourant les avancées technologiques, il est essentiel de garder à l’esprit que les médias doivent rester indépendants et critiques vis-à-vis de l’industrie de l’IA. Plutôt que de s’associer étroitement avec ces entreprises, les médias devraient adopter une approche plus équilibrée, en fournissant une couverture objective et approfondie de ce secteur en pleine expansion. Pour ne rien louper de l’actualité de l’IA, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv)