18 octobre 2024 – Des chercheurs ont découvert d’énormes vers et d’autres créatures vivant dans des cavités au fond de l’eau près des îles Galápagos. Selon une nouvelle étude, des scientifiques viennent de découvrir pour la première fois des vers géants qui semblent se reproduire sous le fond marin.
Jusqu’ici, on pensait que les virus et les microbes étaient les seules formes de vie dans cet environnement sous-marin exigu et hostile. C’était sans compter sur une exploration montée par Schmidt Ocean Institute l’an passé qui a révélé que des vers tubicoles géants ont élu domicile dans les sources hydrothermales du Pacifique oriental, près des îles Galápagos. Dans une étude publiée le 15 octobre dernier dans la revue Nature Communications, les chercheurs ont écrit :
« Nous signalons ici, pour la première fois à notre connaissance, la découverte d’animaux extraits de cavités remplies d’eau dans le sous-sol marin de sources hydrothermales en eaux profondes…Alors que la biosphère microbienne et virale sous-marine des sources hydrothermales en eaux profondes a été décrite, nous montrons que la vie animale existe également dans cette province sous-marine rocheuse ».
DES VERS GÉANTS
Comme ont pu le constater les responsables de cette étude, les cavités sous-marines, abritent des vers tubicoles de « tailles record », atteignant 20 centimètres de long pour une espèce ( Oasisia alvinae ) et plus de 50 centimètres pour une autre ( Riftia pachyptila ).
Les chercheurs ont trouvé ces créatures blanches quelque peu fantomatiques coincées sous des plaques de lave solidifiée le long de la dorsale est-pacifique, une dorsale océanique à expansion rapide où plusieurs plaques tectoniques se rencontrent au large des côtes de l’Amérique du Sud.
Photo tirée d’une vidéo YouTube / crédit photo : Mbari
A l’origine, l’exploration devait permettre aux chercheurs de trouver des larves de vers tubicoles et d’autres créatures vivant dans les sources hydrothermales, qui, selon eux, pourraient coloniser les sources depuis l’intérieur de la croûte terrestre.
Ces sources hydrothermales se forment dans les zones volcaniques actives lorsque l’eau qui s’infiltre à travers les fissures du fond marin est en contact avec le magma et jaillit sous forme de fluide bouillonnant riche en minéraux. Un mélange qui attire des animaux vivant en symbiose avec des microbes capables de convertir les minéraux en énergie. Toutefois, les scientifiques ne savent exactement comment ces larves peuvent survivre sur plusieurs générations.
« La colonisation rapide par ces animaux suggère une dispersion larvaire efficace, les larves étant supposées être transportées par le fond, les crêtes et les courants océaniques avant de se fixer aux éléments en nageant vers le bas ou en coulant », ont écrit les chercheurs dans l’étude.
DES VERS JAMAIS OBSERVÉS AUPARAVANT
L’étude souligne que jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient jamais observé de larves dans l’eau autour des sources hydrothermales. Cela suggère qu’il existe un autre mécanisme de dispersion. Les chercheurs semble penser que les larves sont aspirées vers la croûte océanique par l’eau de mer et se déplacent à travers le sous-sol marin avant de se fixer dans des cavités de sources hydrothermales.
« Apparemment, il existe un habitat continu pour les vers tubicoles depuis les cavités sous-marines jusqu’à la surface de la mer », ont écrit les chercheurs, « ces résultats étayent notre hypothèse selon laquelle il existe une dispersion larvaire dans le sous-sol de la croûte terrestre ».
Une hypothèse confortée par la découverte dans une cavité, de deux mâles de R. pachyptila aux testicules remplis de sperme et deux femelles de la même espèce aux gonades remplies d’œufs, ce qui suggère que la reproduction pourrait avoir lieu sous le fond marin et que certaines larves s’installent de manière permanente dans la croûte océanique. Pour ne rien louper de l’actualité du mystère, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv)
