25 février 2025 – Une réunion d’experts s’est tenue dans un hôtel de luxe pour discuter d’une approche innovante visant à résoudre une question ancienne : comment provoquer la pluie, grâce à l’IA grâce à l’IA grâce à l’IA, dans les Émirats Arabes Unis, un pays riche en pétrole mais situé dans l’un des plus grands déserts du monde.
Des millions de dollars et des décennies de recherche ont été investis dans la quête de cette solution. Malgré ces efforts et comme on peut le constater, les pluies restent rares, alors que la demande en eau augmente avec la croissance de la population, majoritairement composée d’expatriés.
En janvier dernier, lors d’un forum international à Abou Dhabi, l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) a émergé. Un projet a été proposé pour optimiser l’ensemencement des nuages, une technique déjà utilisée depuis longtemps par les Émirats mais cette fois à l’aide de l’IA. Cette méthode consiste à injecter des produits chimiques, comme du sel, dans les nuages pour augmenter les précipitations. Luca Delle Montache, directeur adjoint du Centre pour les conditions météorologiques et hydrologiques extrêmes de l’Ouest à l’Institut océanographique Scripps de l’Université de Californie à San Diego, a déclaré que cette technique est presque prête, avec seulement quelques ajustements nécessaires.
Il a expliqué que l’ensemencement des nuages peut accroître les précipitations de 10 à 15%. Cependant, cette méthode est efficace uniquement avec les cumulus, des nuages bas formés de vapeur d’eau, et peut parfois empêcher les pluies si elle est mal réalisée. « Il est crucial de procéder au bon moment et au bon endroit, d’où l’importance de l’intelligence artificielle », a-t-il ajouté.
L’IA, UN ALGORITHME PROMETTEUR POUR LA PLUIE
Ce projet, soutenu par 1,5 million de dollars (environ 1,38 million d’euros) de fonds émiratis, s’étendra sur trois ans. Son objectif est de développer un algorithme capable d’analyser des données météorologiques, radar et satellitaires afin d’identifier les nuages pouvant être ensemencés dans les six heures suivantes.
Cette avancée technologique devrait améliorer la méthode actuelle, qui repose sur l’analyse d’images satellites par des spécialistes. Ces images guident les nombreux vols d’ensemencement des nuages réalisés chaque année dans le pays. Les Émirats Arabes Unis, avec une pluviométrie annuelle de 100 millimètres, dépendent principalement de l’eau dessalée, représentant environ 14% de la production mondiale, selon des sources officielles.
La population des Émirats, dont 90% d’étrangers, a augmenté de 30 fois depuis la création du pays en 1971. Elle est principalement concentrée dans les grandes villes côtières telles que Dubaï, Abou Dhabi et Sharjah. Cependant, les Émirats continuent de s’appuyer sur les nappes phréatiques, alimentées par les pluies et soutenues par un réseau de barrages, pour irriguer les terres agricoles et approvisionner l’industrie. La pluie est si rare qu’elle est devenue une attraction touristique. À Dubaï, les visiteurs peuvent déambuler dans une fausse bruine pour 300 dirhams (79 euros) dans la “Rue Pluvieuse”.
DES PRIÈRES POUR INVOQUER LA PLUIE
Il est de tradition que les dirigeants appellent les fidèles musulmans à prier pour la pluie. Bien que peu fréquentes, les pluies peuvent être très abondantes, comme en avril dernier, lorsqu’elles ont causé la fermeture de l’aéroport de Dubaï et perturbé la ville pendant plusieurs jours. Depuis la création du Forum à Abou Dhabi en 2017, le Programme d’amélioration des précipitations a distribué 22,5 millions de dollars d’aides.
M. Monache a déclaré que ce programme d’ensemencement des nuages est le plus avancé au monde. « C’est un domaine très spécialisé avec peu d’experts, et presque tous se trouvent ici. »
Les spécialistes ont également exploré d’autres utilisations de l’IA. Marouane Temimi, professeur à l’Institut de Technologie Stevens dans le New Jersey, a présenté un système américain de suivi en temps réel des tempêtes. Toutefois, il a souligné, tout comme M. Monache, que la technologie a ses limites. Le manque de données détaillées sur la composition des nuages, en raison du coût élevé des équipements de surveillance, rend difficile la réalisation de prévisions précises, même avec l’IA.
« Nous avons encore du travail à faire. Nous avons des données, mais pas suffisamment pour alimenter correctement les modèles », a-t-il déclaré à l’AFP. Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau, a également appelé à la prudence. « Soyez prudents. Trouvez le juste milieu entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle », a-t-il conseillé, suggérant de ne pas se précipiter vers l’IA, car l’humain reste la meilleure option. Pour ne rien louper de l’actualité liée à l’IA, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source AFP)