28 novembre 2024 – Si Elon Musk veut envoyer des hommes sur Mars à l’horizon 2030, en attendant il va devoir se contenter des belles images prises lors du survol de la planète rouge par la sonde Mars Express de l’ESA (ndlr : Agence spatiale européenne).
La sonde, comme vous allez pouvoir le remarquer sur la vidéo ci-dessous, nous emmène survoler des canaux sinueux, des îles profilées et des terrains chaotiques sur Mars, tout en passant par des sites d’atterrissage de rovers.
Ce magnifique survol de la région d’Oxia Palus sur Mars couvre une superficie totale d’environ 890 000 km², soit plus de deux fois la taille de l’Allemagne. Au cœur de cette exploration se trouve l’un des plus grands canaux d’écoulement de Mars, Ares Vallis. Ce canal s’étend sur plus de 1 700 km, descendant des hauts plateaux méridionaux de la planète pour rejoindre les plaines plus basses de Chryse Planitia.
Il y a des milliards d’années, l’eau a déferlé à travers Ares Vallis, le canal voisin Tiu Vallis, ainsi que de nombreux autres petits canaux, sculptant de nombreux paysages observés aujourd’hui dans cette région. Après avoir admiré une vue spectaculaire de Mars dans son ensemble, vous remarquerez une zone marquée par un rectangle blanc. Le survol de la sonde commence au site d’atterrissage de la mission Pathfinder de la NASA, dont le rover Sojourner a exploré les plaines inondables d’Ares Vallis pendant 12 semaines en 1997. En continuant vers le sud, l’engin survole deux grands cratères nommés Masursky et Sagan Le bord partiellement érodé du cratère Masursky suggère que de l’eau y a coulé, en provenance de la région voisine de Tiu Vallis.
Sur Mars, le cratère Masursky est rempli de blocs désordonnés, et vous pourrez en voir bien d’autres quand la sonde sa dirige vers le nord, vers Hydaspis Chaos. Ce “terrain chaotique” est typique des régions influencées par d’immenses canaux d’écoulement. Son apparence désorganisée distinctive est supposée provenir de l’émergence soudaine d’eau souterraine à la surface. Cette perte de support souterrain provoque l’effondrement et la fragmentation de la surface en blocs de tailles et de formes variées.
Juste au-delà de cet amas chaotique de blocs se trouve le cratère Galilaei, dont le bord est fortement érodé, avec une gorge creusée entre le cratère et le canal voisin. Il est probable que ce cratère ait autrefois abrité un lac, qui s’est ensuite déversé dans les environs. Plus loin, vous pourrez observer des îles profilées et des berges en terrasses, avec des “queues” en forme de goutte pointant dans la direction de l’écoulement de l’eau à l’époque.
En traversant à nouveau Ares Vallis, le survol nous donne une vision des terrains plus doux d’Oxia Planum, le site d’atterrissage prévu pour le rover Rosalind Franklin de la mission ExoMars de l’ESA. L’objectif principal de cette mission est de rechercher des signes de vie passée ou présente sur Mars, et cette région autrefois inondée est un emplacement idéal. En prenant de la hauteur, le vol se termine par une vue à couper le souffle d’ Ares Vallis et de son fascinant voisinage enrichi par l’eau.
À noter que la vidéo a été créée à partir des données de la caméra à haute résolution (HRSC) de Mars Express, sous la forme d’une mosaïque d’images prises lors d’observations uniques en orbite. La mosaïque, centrée à 12°N/330°E, est combinée à des informations topographiques provenant du modèle numérique de terrain pour générer un paysage tridimensionnel. Pour ne rien louper de l’actualité du spatial, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source ESA)