31 octobre 2024 – Fondée par Max Hodak, la start-up biotechnologique Science Corporation annonce avoir réalisé une percée dans la technologie d’interface cerveau-ordinateur grâce à un implant qui peut aider les patients souffrant de perte de vision sévère.
Lors d’essais cliniques préliminaires, des patients déclarés comme aveugles ont reçu les implants rétiniens de biotechnologique Science Corporation. Max Hodak, son PDG, a annoncé que les implants oculaires leur ont rendu la vue. Lors de tests, les patients ont pu lire des livres et reconnaître des visages.
« À ma connaissance, c’est la première fois que la restauration de la capacité à lire couramment est définitivement démontrée chez des patients aveugles », a-t-il déclaré dans un communiqué, lui qui fut président de Neuralink avant de fonder Science Corp.
UN IMPLANT MERVEILLE DE TECHNOLOGIE
Baptisé Prima, l’implant est une petite puce photovoltaïque implantée chirurgicalement sous la rétine. Elle est associée à une paire de lunettes spéciales dotée d’une caméra intégrée qui projette des données visuelles dans la puce oculaire à l’aide d’une lumière invisible proche de l’infrarouge.
Lorsque les rayons infrarouges atteignent les panneaux photovoltaïques de la puce, ils alimentent non seulement l’appareil, mais convertissent les données transmises en signaux électriques qui stimulent les neurones rétiniens encore présents. Ceux-ci sont envoyés au cerveau, ce qui apporte une vue rudimentaire mais c’est déjà un pas de géant dans le traitement de la cécité.
Cette annonce relance l’avenir des implants oculaires. Jusqu’à présent, les sociétés embarquées sur le sujet étaient en danger ou faisaient faillite comme Second Sight qui a laissé ses patients aveugles l’an passé. Heureusement, les choses semblent un peu plus prometteuses aujourd’hui.
En septembre dernier la société d’Elon Musk, Neuralink a reçu la désignation de « dispositif révolutionnaire » de la Food and Drug Administration pour son implant cérébral « Blindsight ». Selon l’homme d’affaire son dispositif permettra « même à ceux qui ont perdu leurs deux yeux et leur nerf optique de voir ».
Malgré les effets d’annonce grandiloquant d’Elon Musk, Il faudra probablement des années avant que l’essai clinique soit terminé. Ceux de Science Corp, dont les résultats n’ont pas encore été publiés sous forme d’étude, ont porté sur 38 patients souffrant d’atrophie géographique, une forme de perte de vision centrale causée par la dégénérescence maculaire liée à l’âge, ou DMLA. Même si les patients ont réagi différemment, cela reste prometteur. Selon l’équipe de chercheurs qui travaillent sur ce projet, certains ont pu lire des suites de lettres et d’autres de longs passages d’un livre et faire des mots croisés. Si cinq d’entre eux n’ont constaté aucune amélioration, en moyenne, les patients ont pu voir avec une acuité visuelle de 20/160.
« C’est un pas en avant pour les prothèses rétiniennes, c’est sûr. Mais il y a des détails que nous ignorons et qui pourraient nous dire à quel point c’est un progrès », a déclaré à Wired James Weiland, ophtalmologue à l’Université du Michigan qui n’a pas participé à l’étude, « l’un de ces détails est de savoir si les patients utilisaient une image agrandie lorsqu’ils reconnaissaient ces lettres ».
Nul doute que dans un avenir plus ou moins proche, les scientifiques trouveront un moyen et notamment grâce à l’IA de redonner la vue à des aveugles, ça donne de l’espoir. Pour ne rien louper de l’actualité de l’IA, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv)
