Espace : quelque chose de caché à l’intérieur de la Lune pourrait expliquer les tâches lumineuses

5 juillet 2024

5 juillet 2024 – La face cachée de la Lune est synonyme de théories en tout genre. Si on a l’habitude de la voir grise, quand on prend un télescope pour l’observer, on peut y voir des taches brillantes à sa surface.

Repérées pour la première fois dans les années 1960, ces caractéristiques étranges, bien qu’elles soient connues des astronomes, les laissent perplexes. Ces derniers se demandent d’où elles proviennent. Parmi les zones claires les plus connues, le tourbillon gamma de Reiner que l’on peut voir sur la photo ci-dessous reste un mystère.

Lune

Crédit photo : Gouvernement des États-Unis / Domaine public

LES UNIVERSITÉS ÉTUDIENT LA FACE CACHÉE DE LA LUNE

Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université de Stanford et de l’Université de Washington à Saint-Louis (WUSL) et publiée dans Journal of Geophysical Research : Planets fournit une nouvelle explication.

Contrairement à la Terre, la Lune ne génère plus de champ magnétique global pour la protéger des particules chargées du Soleil. Concrètement, lorsque les vents solaires entrent en collision avec la surface lunaire, ils assombrissent la roche au fil du temps en raison de réactions chimiques. Toutefois, comme le soulignent les scientifiques, certaines zones lunaires semblent être protégées par des mini champs magnétiques.

Des interrogations subsistent dans la tête des chercheurs car si jusqu’à présent, chaque tourbillon lunaire lumineux observé correspond à l’un de ces champs magnétiques locaux, d’autres situés dans la même zone géographique ne sont pas réfléchissantes. Cela indique que tous les champs magnétiques de la Lune ne contiennent pas de tourbillons.

QUE SE PASSE-T-IL SUR LA LUNE ?

Jusqu’ici les principales études sur ces anomalies lunaires, expliquaient que tout cela était dû aux impacts de micrométéorites sur la Lune qui peuvent soulever des particules de poussière chargées et que, partout où ces particules atterrissent, une barrière de champ magnétique locale est créée ; du coup les vents solaires sont réfléchis. Une explication qui ne convient pas aux chercheurs de Stanford et de la WUSL qui contestent cette hypothèse. Selon eux, une autre force aurait « magnétisé » les tourbillons lunaires, déviant ainsi les particules du vent solaire.

« Les impacts pourraient provoquer ce type d’anomalies magnétiques », admet le planétologue Michael Krawczynski du WUSL… « Mais il y a des tourbillons pour lesquels nous ne sommes pas sûrs de la manière dont un impact pourrait créer cette forme et cette taille de chose ».

Lune

Crédit photo : Gouvernement des États-Unis / Domaine public

UN PHÉNOMÈNE SOUS LA CROÛTE LUNAIRE

Pour Michael Krawczynski, des forces provenant de sous la croûte terrestre de la lune pourraient également être à l’œuvre. « Une autre théorie est que des laves souterraines se refroidissent lentement dans un champ magnétique et créent une anomalie magnétique. »

Visiblement, des scientifiques ont découvert juste sous la surface de la Lune, des traces de ce qui était autrefois de la roche en fusion. Ces rivières souterraines de lave refroidie indiquent une période d’activité volcanique il y a des milliards d’années. En étudiant les taux de refroidissement du magma, Michael Krawczynski et ses collègues ont examiné comment un minéral d’oxyde de titane et de fer appelé ilménite, abondant sur la Lune et couramment présent dans la roche volcanique, pourrait produire un effet magnétisant.

Dans de bonnes conditions, le refroidissement lent de l’ilménite peut stimuler les grains de fer métallique et d’alliages fer-nickel dans la croûte et le manteau supérieur de la Lune et produire un champ magnétique puissant. Pour les chercheurs, cela « pourrait expliquer les importantes régions magnétiques associées au tourbillon lunaire ».

IL FAUT ALLER SUR LA LUNE

« Nous avons observé des traces de cette réaction créant du métal ferreux dans des météorites lunaires et dans des échantillons lunaires d’Apollo. Mais tous ces échantillons sont des coulées de lave de surface, et notre étude montre que le refroidissement souterrain devrait considérablement améliorer ces réactions de formation de métal ».

Actuellement, tous les scientifiques s’accordent à dire qu’il va falloir explorer la surface lunaire en étant sur place car les informations en leur possession sur les champs magnétiques localisés proviennent que de sondes spatiales en orbite ; certes elles peuvent mesurer leur effet à l’aide d’un radar mais ce n’est pas suffisamment précis pour trouver une explication définitive à ces taches brillantes observées à sa surface.

Conscient de cela, la NASA va envoyer un rover vers le tourbillon Reiner Gamma en 2025 dans le cadre de sa mission Lunar Vertex. Il faudra attendre quelques années d’analyses pour résoudre ce mystère. Pour ne rien louper de l’actualité du spatial, inscrivez-vous à la Newsletter btlv.

Bob Bellanca (rédaction btlv)

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