(SCIENCE) Des médecins israéliens développent un organe hybride « porc-humain » pour la transplantation

6 juillet 2021 — Il y a environ 6000 greffés par an en France et si beaucoup sont en attente par manque de donneurs, quand on en trouve le nombre de rejets aigus est significatif. Voilà pourquoi le Dr Shahar Cohen de l’hôpital Beilinson en Israël pense que les choses vont changer. Son équipe de chercheurs israéliens a développé un organe hybride de porc avec des vaisseaux sanguins « humains » qui, selon eux, pourrait aider à pallier la pénurie d’organes transplantés. On sait que le porc est un animal bien plus proche de l’homme dans ses organes qu’on ne le pensait, voilà pourquoi devant un nombre important d’échecs, l’équipe a voulu y palier en développant un organe hybride. Comme le souligne le chercheur « le principal déclencheur d’un rejet d’organe est la paroi interne de ses vaisseaux sanguins. Ce revêtement est le point de contact entre l’organe transplanté et le corps du receveur ». Interrogé par le Jérusalem Post il a rajouté : « Nous avons cherché un moyen de produire un revêtement alternatif qui ne provoque pas de rejet ».

UNE SOLUTION

Pour parvenir à contrer les rejets, l’équipe du Dr Cohen a retiré l’enveloppe des vaisseaux sanguins du porc et l’a remplacé par un revêtement plus « favorable » au système immunitaire humain qui a été conçu en laboratoire à partir de cellules de placenta humain.

« Au lieu de détruire tout l’organe, nous ne ciblons qu’une partie de celui-ci, la plus importante……Nous enlevons la couche interne des vaisseaux sanguins du porc et la remplaçons par une couche humaine, humanisant ainsi les vaisseaux sanguins de l’organe et générant un organe hybride. C’est le moyen de surmonter la barrière du rejet des organes de porc chez l’homme »

POURQUOI LE PLACENTA?

Pour le Dr Shahar Cohen le choix des cellules placentaires était une évidence parce que le placenta est « l’organe idéal qui relie deux êtres humains et joue un rôle clé dans le maintien de la connexion entre la mère et le fœtus ». Pour le moment, les expériences réalisées l’ont été ex-vivo, en dehors du corps. Dans les 5 années qui viennent, le scientifique espère après avoir effectué les premières greffes d’organes hybrides sur des animaux, que ce type de greffes pourra être effectuée sur des humains. Publiés par Nature Research, les résultats de ses travaux suscitent un réel intérêt de la part de communauté scientifique, ce qui semble normal quand on sait que le nombre de demandes de greffes augmente chaque année. Selon Donate Life (ndlr : association qui milite pour l’augmentation du don d’organes), les USA enregistrent 8000 décès par an à cause d’un manque d’organes et c’est un problème mondial.

« Notre objectif est de changer le visage de la médecine transplantaire moderne » a déclaré le Dr Cohen avant de rajouter  « Nous souhaitons réduire les listes d’attente et disposer d’un approvisionnement illimité d’organes disponibles pour la transplantation, et par la même occasion réduire le nombre de médicaments antirejet chez l’homme afin qu’il y ait moins d’effets secondaires et moins de problèmes liés à la suppression immunitaire. Nous avons une piste de recherche claire pour atteindre cet objectif ».

Bob Bellanca (rédaction btlv.fr)

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