18 août 2022 – Une équipe de chercheurs européens dirigée par l’archéologue français François Desset pense avoir réussi à déchiffrer l’élamite linéaire, un système d’écriture très ancien qui était utilisé dans l’actuel Iran.
Ce script pourrait apporter un nouvel éclairage sur la population qui a évolué entre l’ancienne Mésopotamie et la vallée de l’Indus, mais également sur l’évolution de l’écriture elle-même. L’étude a été publiée dans la revue Zeitschrift für Assyriologie und vorderasiatische Archäologie début juillet et est actuellement en révision par des pairs.
“ C’est l’une des découvertes archéologiques majeures des dernières décennies” précise Massimo Vidale, archéologue à l’Université de Padoue. “Il était basé sur la même approche de la percée de Champollion – identifier et lire phonétiquement les noms des rois”.
Un vase avec des inscriptions en élamite-linéaire / © Wikipedia Commons
L’HISTOIRE DE L’ÉCRITURE
On attribue les débuts de l’écriture aux Sumériens, qui ont utilisé des clous sur de l’argile humide vers 3100 avant notre ère. Cela a donné naissance à l’écriture cunéiforme. Au XXe siècle, des archéologues français ont découvert en creusant à Suse, une ancienne ville dans l’actuel Iran, un autre système d’écriture aussi ancien que celui des Sumériens. Il a été nommé Proto-Elamite et celui qui est apparu bien plus tard, Linear Elamite.
Autant les archéologues ont découvert plus de 1 600 inscriptions proto-élamites, autant en Linear élamites, ils n’ont trouvé qu’environ 43 scripts. Pour ce qui est de leur signification , c’est une autre affaire. Les chercheurs ne sont pas d’accord pour débuter. Certains pensent que les deux systèmes n’ont rien à voir car trop éloignés dans le temps. Et d’autres estiment qu’au contraire, le deuxième descend du premier.
COMPRENDRE UNE ANCIENNE ÉCRITURE
Desset, après avoir étudié quelques vases en argent avec des inscriptions en élamite linéaire, pense que l’écriture descend bien du proto-linéaire. Avec son équipe, il a écrit dans l’étude avoir réussi à déchiffrer 72 symboles, soit plus de 96% de ceux connus. “Même si l’affirmation d’un déchiffrement complet ne peut pas encore être faite, principalement en raison du nombre limité d’inscriptions, ce n’est…pas très loin”.
L’archéologue soutient que le système d’écriture utilise une approche similaire à l’alphabet moderne et que donc il s’appuie sur des syllabes uniquement. “Si le déchiffrement récent est correct dans tous les détails, précise Manfred Krebernik, un expert en études du Proche-Orient à l’Université allemande d’Iéna, le système serait en effet innovant et similaire à la création ultérieure de l’alphabet”.
La traduction avec le procédé de traduction sera prochainement publié.
Noémie Perrin (rédaction btlv.fr Source The Archeologist)
