ENVIRONNEMENT : La disparition silencieuse des oiseaux (btlv.fr/source CNRS)

23 février 2018 : Imaginez un monde sans oiseaux. Hé oui, cela fait froid dans le dos. Mais c’est un fait qui risque de se produire si aucune mesure n’est prise.

Le CNRS et le Muséum d’histoire naturelle se sont regroupés pour nous avertir sur l’état actuel de la population des oiseaux. Ils ont publié mardi un communiqué dans lequel ils précisent que « ce déclin atteint un niveau proche de la catastrophe écologique ». À ne pas prendre à la légère donc. « Le printemps 2018 s’annonce silencieux dans les campagnes françaises », ajoutent-ils.

À QUI LA FAUTE ?

Les chiffres posent un décor lugubre. La linotte mélodieuse a perdu 68 % de sa population depuis 1989, la tourterelle des bois, c’est 90 % de ses effectifs qui ont disparu. Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) explique que les zones agricoles sont les plus touchées. En effet, le déclin des populations des oiseaux n’est pas aussi « vertigineux » dans les autres zones. « On ne prend pas de grands risques en disant que les pratiques agricoles sont bien à l’origine de cette accélération du déclin », confie Grégoire Loïs à l’AFP, directeur adjoint de Vigie-Nature. En effet, les pesticides utilisés tuent les insectes qui servent de repas aux oiseaux. Vincent Bretagnolle, chercheur CNRS au Centre d’études biologiques de Chizé, s’inquiète : « Ce qui est alarmant, c’est que tous les oiseaux du milieu agricole régressent à la même vitesse. Cela signifie que c’est la qualité globale de l’écosystème agricole qui se détériore ». La disparition des insectes impacte également les volatiles carnivores, qui nourrissent leurs poussins avec cette denrée. La France n’est pas le seul pays touché. Grégoire Loïs dresse un tableau plutôt alarmant, l’Europe se retrouve maintenant avec 80 % d’insectes et 421 millions d’oiseaux en moins en l’espace de 30 ans.

« PRINTEMPS SILENCIEUX »

Déjà dans les années 60, l’écologue américain Rachel Carson prédisait le « silent spring » (printemps silencieux). Heureusement pour nous, il n’est pas trop tard pour rectifier le tir. « Si cette situation n’est pas irréversible, il devient urgent de travailler avec tous les acteurs du monde agricole, pour accélérer les changements de pratiques » avertissent le Muséum et le CNRS. Mais que se passerait-il si les oiseaux venaient à disparaitre ? Rien de bon. Sans les pesticides, la population des insectes exploserait, des variétés de plantes disparaitraient — certaines graines ont besoin d’être digérées pour se développer ensuite — d’autres se développeraient en trop grand nombre, engendrant probablement un autre dérèglement. Pour ce qui est des prédateurs, certaines espèces, n’ayant plus de quoi se nourrir, viendraient, elles aussi, à disparaitre. Bien sûr, c’est expliqué dans les grandes lignes.

Un documentaire réalisé par Susan Rynard se propose d’enquêter sur les causes de la disparition des oiseaux de manière plus générale : Le Silence des oiseaux. Il va sans dire qu’un monde sans oiseaux serait dramatique pour la planète.

Noémie Perrin (btlv.fr/source CNRS)

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