22 janvier 2021 – Les scientifiques en quête d’exoplanètes ont fait une découverte singulière. Voici le cas d’une planète inhabitable pour l’Homme (à part peut-être pour les gourmands) mais qui vaut le coup d’œil. Dans le système solaire, on retrouve divers styles de planètes : les géantes gazeuses (Jupiter ou Saturne), les rocheuses (La Terre, Vénus, Mercure et Mars), les géantes glacées (Uranus ou Neptune) et des planètes naines (Pluton ou Cérès). Même si autour du soleil orbitent ces différents types de planètes, nous n’avons pas de « Super-Puffs » (super-enflée) dites planètes « barbe à papa ». Une étude parue dans The Astronomical Journal suggère que dans l’Univers, les géantes gazeuses auraient la possibilité de se former plus facilement qu’on ne pouvait l’imaginer. La planète WASP-107b, qui orbite autour d’une étoile naine orange, en est l’exemple.
Vue d’artiste de WASP-107b © Jessica Spake/ EngineHouseVFX
Cette planète « barbe à papa », située à environ 211années-lumière de la Terre, doit son nom à sa faible densité. Légèrement plus petite que Jupiter, WASP-107b a une masse inférieure de 10 % par rapport à la géante gazeuse de notre système solaire. Elle aurait une densité de seulement 0,13 gramme par centimètre cube, d’après l’astrophysicienne Caroline Piaulet et son équipe de l’Université de Montréal. L’équipe a pu également faire une analyse détaillée de la structure de cette Super-Puff qui leurs a permis de mettre en évidence que le noyau solide de WASP-107b ne pouvait pas dépasser 4,6 fois la masse de la Terre, ce qui révèle que plus de 85 % de la masse de cette planète « barbe à papa » est diffusée dans son atmosphère gonflée. Etant très proche de son étoile – elle clôture un tour en à peine 5,7 jours – la chaleur à la surface de WASP-107b est de 462 °C, et d’après l’étude, son atmosphère commencerait à s’évaporer. En ce qui concerne sa formation, Eve Lee, co-auteure de l’étude explique : « pour WASP-107b, le scénario le plus plausible est que la planète s’est formée loin de l’étoile où le gaz dans le disque était suffisamment froid pour que l’accrétion de gaz puisse se produire très rapidement ». L’astrophysicienne rajoute : « la planète aurait ensuite pu migrer vers sa position actuelle, soit par des interactions avec le disque, soit avec d’autres planètes du système ».
Les scientifiques ont l’intention de continuer leurs recherches sur WASP-107b pour mieux cerner les mécanismes de formation planétaire. Des instruments plus précis comme le James Webb Telescope devraient être utilisés.
Pour aller plus loin dans la connaissance de l’Univers, voici l’émission « Univers, trous noirs et espace-temps » avec Jean-Pierre Luminet (réservé aux abonnés).
Thierry Penin (rédaction btlv.fr)
